« La situation à Guergarate reste tendue », a annoncé le porte-parole de l'ONU lors de son point de presse du 6 septembre. Interrogé sur l'évolution des événements, depuis que le Maroc a décidé, en accord avec l'ONU, d'assainir la région de l'extrême-sud marocain des activités de contrebande qui y sont effectuées, Stéphane Dujarric a affirmé que « le retour des hostilités avec des potentielles implications régionales plus grandes reste une préoccupation majeure ». Mi-août, le Polisario avait mal réagi à cette opération civile, conduite sous la supervision de la Gendarmerie royale. Les Marocains ont également décidé d'asphalter quelques tronçons de route, mais les séparatistes y ont vu une « remilitarisation » de cette région sous cessez-le-feu de l'ONU. Ils avaient alors dépêché sur zone des éléments équipés d'armes de guerre. La Minurso avait envoyé suite à cela des fonctionnaires pour vérifier le respect du cessez-le-feu, mais le Polisario est monté au créneau, avisant les Nations Unies du risque de reprise des hostilités armées. Mercredi 6 septembre, le porte-parole du Secrétaire général, Stéphane Dujarric, a fait la déclaration suivante : « La situation dans la zone tampon de Guerguerat, au Sahara occidental, reste tendue avec des constructions de route menées par le Maroc dans le Berm auxquelles s'oppose le Front Polisario. Malgré les efforts actuels de la Mission des Nations Unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (MINURSO) pour la désescalade de la situation avec les parties, les éléments de sécurité du Maroc et du Front Polisario ont maintenu leurs positions sur la route, approximativement 120 m les uns des autres. La Mission a déployé des observateurs non armés sur des positions entre les parties dans un effort pour maintenir le calme. Parallèlement à cela, des négociations de haut niveau avec les parties et des Etats Membres clefs ont été menées pour exhorter à la retenue et identifier les options pour une solution acceptable à la crise actuelle. Le retour des hostilités avec des potentielles implications régionales plus grandes reste une préoccupation majeure ». Les bruits de botte dans la région se sont multipliés depuis deux mois, depuis en fait la prise de fonction de Brahim Ghali à la tête du Polisario. Le nouveau dirigeant, ancien responsable militaire des séparatistes, agite ses troupes pour asseoir sa légitimité, dans une logique de guerre froide mais qui, comme le rappelle l'ONU, peut avoir des implications régionales dans une zone sahélienne ouverte à tous les dangers terroristes et criminels.