Au Maroc, les journaux quotidiens coûtent plus cher depuis le lundi 4 mai 2015. L'exemplaire d'une publication est passé de 3 à 4 dirhams. Le gouvernement veut réagir à cette décision de la Fédération marocaine des éditeurs de presse (Fmej). Devant le Parlement, le ministre de la Communication, Mustapha El Khalfi, par ailleurs porte-parole du gouvernement, a déclaré qu'une commission bilatérale a été mise sur pied pour étudier « une augmentation de la subvention destinée à la presse nationale». Selon le ministre de la Communication, le gouvernement refuse d'endosser la responsabilité de la hausse du prix des journaux. Il répond ainsi à la Fmej qui dénonce la faible implication financière de l'Etat face à la crise que traverse la presse écrite marocaine. Dans un communiqué, la Fmej relève qu'il y a des défis économiques pressants, car le marché ne cesse de se rétrécir. L'Organisme de justification de la diffusion (Ojd) rapporte que les grands journaux marocains ont connu des baisses allant de 4,5% à 17,4% sur la seule année 2014. La Fmej rappelle que le contexte est celui « d'une crise systémique de longue date, d'un manque de lecteurs […] et d'une concurrence déloyale dans l'accès aux annonceurs ». Au-delà des spécificités locales, le Maroc n'échappe guère à la crise mondiale de la presse. Commentant la situation financière des titres marocains, le ministre Mustapha El Khalfi attribue une part de responsabilité au piratage car, selon lui, «neuf lecteurs sur dix louent les journaux ou les lisent autrement». S'il est d'accord pour une augmentation de la subvention, le ministre insiste sur le fait que celle-ci doit servir à l'augmentation des salaires des employés de la presse. Le montant de la subvention reçue par chaque publication dépend de son tirage. En 2013, les journaux tirant à 20 000 exemplaires ont bénéficié chacun de 2 millions de dirhams. Pour un tirage de 10 000 exemplaires, l'aide était de 1,8 million. Les publications en deçà de 10 000 exemplaires recevaient 1,1 million. Pourtant, la Fmej affirme que pour une entreprise de presse, cette aide représente 2% du chiffre d'affaires, or les impôts sont le triple de ce montant.