Le ministère de la communication va interdire la lecture gratuite dans les espaces publics Cela risque de créer des mécontents parmi les propriétaires des cafés. En effet, le ministère de la communication et la Fédération marocaine des éditeurs de journaux (FMEJ) ont convenu d'inscrire dans le projet de loi portant code de la presse et de l'édition l'interdiction formelle de la lecture gratuite des publications dans les espaces publics. La décision a été prise dans le cadre de la réunion tenue entre Mustapha El Khalfi, ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement et les représentants de la FMEJ au sujet des difficultés de la presse écrite. Si la diffusion des journaux, notamment quotidiens, reste très modeste, aux alentours de 200.000 exemplaires par jour, le niveau du lectorat, lui, est nettement supérieur pouvant dépasser le 1 million de lecteurs par jour. Cet écart important s'explique par des pratiques devenues monnaie courante principalement dans les cafés. Ces établissements achètent quelques exemplaires de journaux chaque jour pour les mettre à la disposition des clients à titre gratuit ou plutôt en contrepartie d'une consommation sur place. La situation pourrait changer dans les mois à venir puisque le projet de code de la presse en débat actuellement au Parlement pourrait interdire cette pratique. Reste à savoir quelle sera la position des parlementaires concernant cette nouveauté. De leur côté, le ministère de tutelle et les éditeurs annoncent toute une batterie de mesures pour renforcer la résilience des entreprises de presse dans une conjoncture marquée par la montée en puissance des pure player ou les réseaux sociaux. Bataille avec Facebook Si le Web se positionne aujourd'hui comme une sérieuse menace pour la presse écrite, les éditeurs de journaux semblent prêts à livrer bataille jusqu'au bout, notamment avec les géants du web à l'instar de Facebook et Google. La FMEJ a obtenu du ministère de la communication l'engagement d'associer la Fédération dans la négociation prévue avec Google et Facebook au sujet de la concurrence sur la publicité au Maroc. Par ailleurs, il a été convenu entre les deux parties d'amender le contrat-programme entre la profession et l'Etat de sorte à simplifier les conditions pour en bénéficier, notamment en ce qui concerne le volume du tirage. Il a été question, en outre, de revoir à la hausse les tarifs des annonces légales ainsi que la création d'une commission de réflexion sur la possibilité de créer un fonds pour promouvoir l'achat des journaux marocains. Une étude sur le marché publicitaire est également annoncée avec l'utilisation des mêmes critères et standard suivis dans la réalisation d'une étude de lectorat menée récemment par la FMEJ et le ministère de la communication. Enfin, il a été convenu de faire participer la Fédération des éditeurs dans la commission ministérielle chargée d'élaborer des mesures urgentes pour la sauvegarde du modèle économique des entreprises de la presse électronique. S'agissant du projet du code de la presse qui atteint l'étape des amendements à la première Chambre parlementaire, le ministre a promis de communiquer tous les amendements proposés par les députés à la FMEJ pour que celle-ci puisse accompagner le débat sur le projet de loi à la deuxième Chambre parlementaire.