La Chine a annoncé vendredi avoir saisi l'Organisation mondiale du commerce (OMC), après la décision en juillet de l'Union européenne (UE) d'imposer des surtaxes sur les importations de véhicules électriques chinois. Bruxelles avait annoncé jusqu'à 38% de droits de douane supplémentaires provisoires sur les importations de véhicules électriques chinois dans l'UE, alors que Pékin est accusé d'avoir favorisé illégalement ses constructeurs. Les véhicules fabriqués dans les usines chinoises étaient jusqu'ici taxés à hauteur de 10% dans l'UE. L'UE dispose ensuite de quatre mois pour rendre ces surtaxes définitives, ce qui ouvre une fenêtre de dialogue avec la Chine jusqu'en novembre. « La Chine a saisi le mécanisme de règlement des différends de l'Organisation mondiale du commerce », a souligné vendredi le ministère chinois du Commerce, appelant l'UE « à corriger immédiatement ses mauvaises pratiques ». Selon Pékin, Bruxelles « enfreint gravement les règles de l'Organisation mondiale du commerce ». En Europe, les marques chinoises progressent vite grâce à des tarifs compétitifs. Elles y sont passées de moins de 2% du marché des voitures électriques fin 2021 à près de 8% fin 2023, selon l'institut Jato, faisant savoir que cette tendance haussière s'explique par la décision de l'UE d'interdire à l'horizon 2035 les ventes de moteurs essence et diesel dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique.