Dans la ville de Tiaret, au cœur du désert algérien, une crise humanitaire s'est déclenchée suite à une sécheresse prolongée. Les habitants, confrontés à une pénurie d'eau qui a asséché leurs robinets, ont manifesté leur mécontentement par des émeutes violentes. Des manifestants masqués ont incendié des pneus et érigé des barricades pour bloquer les routes, protestant contre le rationnement de l'eau. Ces événements ont été filmés et partagés sur les réseaux sociaux, attirant l'attention sur la situation précaire de la région. Le président Abdelmajid Tebboune a appelé à des mesures d'urgence pour résoudre cette crise. Des ministres ont été dépêchés pour s'excuser auprès de la population et promettre le rétablissement de l'accès à l'eau potable. Lire aussi : Algérie : Sonatrach, de nouveau engluée dans le scandale de 80 millions de dollars La région de Tiaret, située sur un plateau désertique semi-aride, dépend de trois barrages-réservoirs dont la capacité diminue face aux chaleurs extrêmes et à la baisse des précipitations. L'ingénieur agronome Said Ouarad a indiqué que les réservoirs sont réduits à 20% de leur capacité en raison d'une « mort de volume » et que les nappes phréatiques ne se rechargent plus depuis des années. La solution à long terme pourrait résider dans l'acheminement d'eau depuis des barrages situés plus au nord et au sud de Tiaret, ainsi que dans l'utilisation d'usines de dessalement. Cependant, les autorités tentent de pallier la situation en important de l'eau et en construisant de nouvelles canalisations pour acheminer l'eau souterraine vers la ville. Bien que le calme soit revenu, la tension demeure dans la région. Les tensions ont été largement ignorées par les médias algériens, où la liberté de la presse est restreinte et où les journalistes font face à des restrictions croissantes.