À Tiaret, au nord-ouest de l'Algérie, les habitants protestent régulièrement contre les coupures d'eau récurrentes. En fin de semaine, des civils ont été blessées au cours de violences dans un quartier où les autorités avaient décidé des restrictions sévères, décrites comme illégales. Des traces de pneus brûlés jonchaient les rues ainsi que des carcasses de voitures incendiées, selon les sources de Barlamane.com. Le nord de l'Algérie connaît depuis le début de l'année une contestation sociale quotidienne qui ne dit pas son nom, documentée par des activistes et des responsables locaux. Selon les protestataires, «des familles dans une situation difficile restent plusieurs jours sans eau du robinet, d'autres n'y ont droit que quelques heures par jour. Les gens sont contraints d'acheter de l'eau potable vendue dans des bidons, dans des conditions humiliantes.» Pour se faire entendre, les habitants de Tiaret et d'autres villes ont organisé ces derniers mois plusieurs manifestations pacifiques, réprimées par les autorités sous prétexte qu'il s'agit «de manifestations non autorisées.» La police, selon des sources algériennes, a «quadrillé les artères la ville (de Tiaret) et utilisé la force», interpellant plusieurs personnes. À l'origine de la pénurie d'eau en Algérie, un déficit pluviométrique sévère accentué par une surexploitation des nappes phréatiques et des politiques publiques inefficaces alors que le gouvernement promet des «mesures d'urgence et stratégiques.» En Algérie, plus de la moitié de la population vit dans des zones soumises à un stress hydrique élevé ou très élevé, selon les chiffres de la Banque mondiale. Le problème de l'accès à l'eau potable y provoque, depuis le début des années 2000, des mouvements de protestation qui ont souvent dégénéré en heurts, notamment au nord. La société civile algérienne met en garde contre un possible «Hirak de la soif» dans des zones défavorisées étranglées déjà par déjà de vives tensions sociales.