Plusieurs habitants d'une municipalité à l'Est d'Alger ont protesté contre la détérioration de leur niveau de vie. Privés du minimum vital, les manifestants jugent que leur situation est indigne. La semaine dernière, le quartier Boukroucha, l'une des plus grandes agglomérations de la municipalité de Boumerdès qui se situe à 50 Km à l'est de la capitale algérienne, a été le théâtre d'un soulèvement à grand échelle, selon la presse algérienne. Les habitants de ce quartier ont protesté contre la détérioration de leurs conditions de vie qui ne font qu'empirer de jour en jour, a rapporté le journal arabophone «El Khabar». Face à la généralisation de la pauvreté, manque d'emploi ou encore d'insécurité, ces derniers ont fini par laisser leur colère éclater au grand jour. Dans ce quartier, les gens sont privés du minimum vital telles que l'électricité et l'eau potable. Ils vivent, malgré eux, un véritable enfer. Des «damnés» marginalisés par l'Etat et le pouvoir algérien. D'après "El Khabar", plusieurs manifestants ont dressé des barricades pour repousser les autorités de l'ordre dont la répression est devenue désormais la règle. Pour s'en rendre compte, il suffit de se rappeler de la fameuse révolte des Kabyles qui a coûté la vie à une centaine de civils en avril 2004. Le quotidien déclare que les protestataires ont mis à feu plusieurs pneus usagés. Ainsi la route nationale entre Corso et Boumerdès a été coupée et ce pendant plusieurs heures, ajoute le journal. Lors de leur manifestation, les habitants ont dénoncé leurs conditions de vie indignes. À seulement 50 kilomètres d'Alger, les habitants de quartier Boukroucha n'ont ni accès à l'électricité ni à l'eau potable. Sans parler de l'absence d'aménagement urbain et de revêtement des chaussées. La pauvreté dans ce quartier a atteint des seuils alarmants. Les habitants en colère se sont plaints des conditions de dénuement de plusieurs familles, ce qui a contraint nombre d'entre elles à priver leurs enfants de l'école faute de moyens. Ils ont aussi reproché aux responsables de la municipalité leur désengagement sauf à l'occasion de rendez-vous électoraux. Un responsable de la wilaya est venu voir les manifestants pour les convaincre de libérer la voie à la circulation en leur promettant l'examen de leurs doléances, indique "El Khabar". Le quartier Boukroucha n'est pas une exception en Algérie. Plusieurs régions de ce pays riche en ressources connaissent les mêmes problèmes de marginalisation. Et les soulèvements de ce genre n'en sont pas à leur premier épisode. En juillet dernier, la région du grand Sahara où résident les populations Touaregs a été mise en état d'alerte rouge. Plusieurs habitants, pour la plupart des jeunes, issus des tribus Targuis, ont saccagé tous les symboles de l'Etat algérien. Irrités par le système de rente dont souffre l'Algérie, ces jeunes Touaregs accusent l'Etat d'avoir pillé leurs richesses naturelles. Toute la réserve algérienne en pétrole et en gaz naturel est située dans le territoire des Touaregs et paradoxalement c'est l'une des régions les plus pauvres.