Des centaines de manifestants dans la capitale algérienne ont bloqué vendredi la route menant à l'aéroport de la ville. Pénurie d'eau massive : les Algériens réclament de meilleurs services publics, alors que la vétusté du réseau et les rationnements décrétés par les autorités compliquent l'approvisionnement en eau potable et font plonger le pays dans la pire crise de son histoire récente. «Les habitants du quartier Al-Mosalaha, à l'est de la capitale ont décidé de bloquer la circulation sur une artère principale reliant l'est d'Alger à sa région ouest à cause de manques d'eau considérables ayant perturbé la vie des usagers et de certaines écoles ces derniers jours» ont affirmé les sources de Barlamane.com. Dans un pays paralysé par les querelles politiciennes qui empêchent de lancer des réformes économiques cruciales, Plusieurs secteurs de la capitale algérienne souffraient d'un cruel manque d'eau après que les autorités ont soudain fermé les vannes, en plein cœur de l'été caniculaire. À Alger, qui est supposée mieux lotie par rapport aux régions difficiles d'accès, les habitants ont dû passer quatre jours sans eau aux robinets, déclenchant des manifestations dans de nombreux quartiers. La semaine dernière, des habitants du quartier d'Ain El Malha à Alger ont bloqué une route clé dans la ville en signe de protestation contre les coupures d'eau dans un pays où la croissance démographique pèse sur les rares ressources en eau. La crise algérienne de l'eau reflète la myopie des responsables et leur manque d'anticipation, amplifiée par une gestion inefficace de l'eau. Au lieu de solutions durables, les autorités algériennes optent pour la limitation des dégâts, procédant à un rationnement de l'eau qui ne laisse que quelques heures par jour aux habitants pour récupérer l'eau des robinets. Les images de citoyens faisant la queue devant des réservoirs d'eau pour remplir leurs bidons d'eau sont devenues des images habituelles comme si le pays était en proie à une situation de guerre. La crise de l'eau s'ajoute désormais au chômage massif, à la pénurie de lait et d'huile de cuisson et à l'inflation. Un contexte qui fait craindre une implosion sociale, tandis que l'Algérie à court de devises étrangères cherche à revoir son système de subventions qui permettait de juguler le prix des importations. Et ce sont désormais les secteurs sociaux qui sont sous le feu des projecteurs. Cela se déroule dans un contexte politique tendu marqué par une répression brutale des manifestations pro-démocratie du Hirak alors que les caporaux militaires renforcent leur emprise sur l'appareil d'Etat.