Le projet d'Israël de lancer une opération militaire de grande envergure dans la ville de Rafah, située dans la bande de Gaza, suscite la désapprobation du gouvernement américain, qui y voit une catastrophe humanitaire potentielle. Le porte-parole de la Maison Blanche, John Kirby, a affirmé que les Etats-Unis ne soutiendraient pas une telle initiative, qui mettrait en danger la vie de millions de réfugiés palestiniens. Depuis plusieurs semaines, Israël intensifie ses bombardements aériens sur Rafah, une ville proche de la frontière égyptienne, où se trouve le principal point de passage entre Gaza et l'Egypte. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a donné l'ordre aux forces armées de se tenir prêtes à une opération terrestre, qui aurait pour objectif de détruire les tunnels souterrains utilisés par le Hamas pour acheminer des armes et des combattants. Cette perspective alarme la communauté internationale, qui craint une escalade de la violence et une aggravation de la situation humanitaire à Gaza. Les Nations Unies, l'Union européenne, la Ligue arabe et plusieurs pays ont appelé Israël à la retenue et au respect du droit international humanitaire. Selon l'ONU, plus de la moitié des deux millions d'habitants de Gaza se sont réfugiés à Rafah, fuyant les attaques israéliennes qui ont dévasté le reste du territoire palestinien. Rafah abrite également le plus grand camp de réfugiés de Gaza, où vivent plus de 120 000 personnes dans des conditions précaires. Kirby a souligné que les Etats-Unis étaient conscients de la menace que représentaient les tunnels du Hamas pour la sécurité d'Israël, mais qu'ils ne pouvaient pas cautionner une opération militaire qui ignorerait la sécurité de plus d'un million et demi de civils innocents. « Ce serait un désastre et nous ne la soutiendrons pas », a-t-il déclaré. Le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, aurait également exprimé les inquiétudes américaines lors d'un entretien téléphonique avec son homologue israélien, Yair Lapid. Il aurait exhorté Israël à éviter les actions unilatérales qui pourraient compromettre les efforts de paix dans la région. Il aurait également réaffirmé le soutien des Etats-Unis à la solution à deux Etats, basée sur les frontières de 1967, comme seule issue viable au conflit israélo-palestinien.