Des soldats et des blindés israéliens ont pénétré plus avant, jeudi 20 mai, dans le camp de réfugiés palestiniens de Rafah, dans la bande de Gaza, malgré l'indignation provoquée dans le monde entier. Après l'offensive qui a fait 38 morts Palestiniens - jeunes pour la plupart - dans des tirs israéliens suite à une manifestation pacifique, des soldats et des blindés israéliens ont pénétré plus avant, jeudi 20 mai, dans le camp de réfugiés palestiniens de Rafah. En dépit de la résolution du Conseil de sécurité de l'Onu, réuni à la demande des pays arabes qui accusent Israël de "crimes de guerre" à Rafah, appelant à la cessation des violences, les soldats de l'Etat sioniste persistent dans leur barbarie. Contrairement à leur habitude, les Etats-Unis, proches alliés d'Israël, n'ont pas utilisé leur droit de veto pour empêcher l'adoption du texte, se contentant de s'abstenir. Le président américain George Bush a en outre exhorté l'Etat juif à la retenue. La Maison-Blanche a reproché à Israël son opération dans la bande de Gaza, estimant qu'elle ne "servait pas la paix et la sécurité". "Si nous reconnaissons qu'Israël a le droit d'agir pour se défendre et défendre ses citoyens, nous estimons que ses opérations de ces derniers jours dans la bande de Gaza ne servent pas la paix et la sécurité", a déclaré le porte-parole de la Maison Blanche, Scott McClellan, dans un communiqué. Mais Israël ne semblait pas disposé à suspendre son opération. Des soldats israéliens ont pénétré dans le quartier d'as-Salam, près de la frontière avec l'Egypte, où l'armée affirme chercher des tunnels utilisés pour la contrebande d'armes à destination des activistes palestiniens. Une frappe menée par un hélicoptère près d'une oliveraie a tué au moins trois activistes et en a blessé deux autres, ont indiqué des témoins. Selon des médecins, les restes de deux autres hommes ont été retrouvés. Leur corps ont été littéralement déchiquetés, ont-ils précisé, hasardant l'hypothèse d'un tir de missile. Des sources militaires ont confirmé les frappes contre les activistes. La communauté internationale a vivement réagi mercredi aux tirs qui ont visé des manifestants palestiniens réclamant de l'aide. Selon des médecins, dix Palestiniens ont été tués et une cinquantaine d'autres blessés, dont de nombreux jeunes. L'armée a fait état d'un bilan de sept morts. "C'était horrible", a déclaré Mahmoud Abou Hachem, un manifestant de 35 ans. "Quelqu'un était éventré. Un autre avait le visage couvert de sang, et il était méconnaissable." Le secrétaire d'Etat américain Colin Powell avait déclaré peu auparavant que les opérations israéliennes à Rafah "compliquaient la progression et le retour vers le processus de paix" israélo-palestinien, alors que jusque-là l'administration américaine s'était contentée de faire part de son "trouble" quant au déclenchement de ces raids. Le ressentiment à l'égard des Etats-Unis a grandi au sein de la population palestinienne depuis le début du conflit en raison du soutien apporté par Washington à Israël. Bennet s'était présenté en tant qu'américain à l'hôpital de Rafah. Un journaliste du New York Times couvrant les opérations militaires israéliennes à Rafah, dans la bande de Gaza, a échappé à une tentative d'enlèvement par des ravisseurs palestiniens, rapporte jeudi le journal américain. James Bennet, responsable du bureau pour Israël et les territoires palestiniens, explique qu'il était en train de téléphoner devant l'hôpital de Rafah mercredi lorsqu'un Palestinien qu'il ne connaissait pas s'est présenté, a souri et lui a tendu la main en disant : "Bienvenue". Lorsque Bennet lui a serré la main, cet homme et un autre Palestinien l'ont attrapé et ont tenté de le pousser par la porte arrière d'une vieille berline ayant brusquement surgi. Le journaliste a échappé à l'enlèvement grâce l'intervention de la police palestinienne alertée par ses cris et ses gesticulations. Les ravisseurs ont sauté dans la voiture et ont pris la fuite, rapporte Bennet dans le «New York Times».L'armée israélienne assure qu'elle ne voulait pas frapper les manifestants, mais que le char avait tiré pour tenir à distance des protestataires qui auraient pu s'avérer dangereux. Entre euphémisme et barbarie, il est désormais prouvé que l'Etat sioniste n'a pas l'intention de faire marche arrière. Tous les moyens sont bons pour plaire aux extrémistes juifs. La route vers le grand Israël est en chantier.