Le Maroc devrait importer moins de céréales pour la saison 2023-2024, selon les prévisions de l'Organisation mondiale pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). Le pays aurait besoin de 8,3 millions de tonnes de céréales, soit une baisse de 5 % par rapport à la saison précédente. Cette diminution s'explique par la faible production de blé et d'orge, affectée par les conditions de sécheresse. La récolte de blé est estimée à 4,1 millions de tonnes, soit 17 % de moins que la moyenne quinquennale, mais plus de 60 % de plus que la récolte désastreuse de 2022. La production d'orge est estimée à 1,35 million de tonnes, soit une hausse de 20 % par rapport à la moyenne quinquennale et presque le double de celle de 2022. Le blé représente environ 60 % des importations de céréales du Maroc, qui s'approvisionne principalement auprès de l'Union européenne et des pays de la mer Noire. Toutefois, la part de l'Argentine et du Brésil augmente, tandis que celle de l'Ukraine et de la Russie diminue. Lire aussi : Sanchez sauve son poste malgré la poussée du PP Au cours des quatre dernières années, les importations de blé en provenance d'Ukraine et de Russie ont représenté respectivement environ 20 et 7 % des importations totales. Mais en 2022, un pourcentage négligeable de blé a été importé d'Ukraine et aucun blé n'a été importé de Russie. Une politique de protection et de subvention Le Maroc applique des droits d'importation sur le blé pour protéger les producteurs locaux de la concurrence internationale. Ces droits sont révisés périodiquement en fonction de la situation de l'offre et de la demande locales. Ils sont généralement fixés aux niveaux les plus élevés au moment de la récolte. Depuis novembre 2021, les droits d'importation sur le blé tendre et le blé dur ont été suspendus pour encourager la constitution de stocks. La suspension actuelle reste en vigueur jusqu'au 31 décembre 2023. Le gouvernement subventionne également la production de blé en fixant un prix de référence pour acheter la production nationale. Le prix pour 2023 est fixé à 3 000 dirhams la tonne, inchangé par rapport à l'année précédente, contre 2 800 dirhams la tonne entre 2017 et 2021. Le gouvernement prévoit aussi une prime de stockage pour les agriculteurs qui décident de stocker leur grain de blé dans des installations agréées.