Les impacts de la chute de la production céréalière au titre de la campagne agricole 2012 continuent de se faire ressentir sur le marché national des céréales. Ces impacts ont été aggravés par la hausse des prix des céréales sur le marché international qui ont été marqués par une grande volatilité durant les mois écoulée de l'année 2012. A fin octobre 2012, le Maroc a importé pour une valeur de 6.738,4MDH de blé contre 7.605,7MDH à fin septembre, soit -11,4% ou -867,3MDH. En volume ces importations représentent 2.394,8mt contre 2.519,5mt, soit -4,9% ou -124,7mt. Le prix moyen de la tonne importée s'est établi à 2.814DH/T contre 3.019DH/T en septembre, soit -6,8%. S'agissant du maïs, la valeur des importations s'est établie à 3.912,9MDH contre 3.595,4MDH en septembre, soit +8,8% ou +317,5MDH. La valeur des importations d'orge est de 1.358,6MDH contre 506MDH en septembre, soit +852,6MDH. La collecte du blé tendre a atteint, à fin septembre 2012, 16,8 Millions de quintaux (Mqx), réalisant ainsi un taux de collecte record de 61% de la production de la récolte 2012, rapporte le dernier bulletin de l'Office national interprofessionnel des céréales et légumineuses (ONICL). C'est à la fin de cette période que la période de collecte, ouvrant aux organismes stockeurs de bénéficier de la prime de magasinage, a pris fin. Le stock de blé tendre déclaré par les opérateurs a atteint à fin septembre 2012 près de 17 Mqx. Ce niveau de stock est appelé à s'améliorer après la décision prise par le gouvernement de suspendre, à partir du 1er octobre 2012, les droits de douanes appliqués sur le blé tendre. La collecte des céréales par les opérateurs déclarés à l'ONICL, a atteint à fin septembre 2012, 16.9 Mqx, constituée presque en totalité du blé tendre. Les commerçants négociants continuent à dominer la collecte du blé tendre, réalisant près de deux tiers de la collecte de blé tendre. Toutefois, comparativement à la même période de la campagne précédente, ces opérateurs ont perdu 4 points au profit des coopératives et des minoteries. Importations, transformation et stocks de céréales Le cumul des importations a atteint à fin septembre 2012 10.7 Mqx, constituées essentiellement de maïs. Les importations du blé tendre sont attendues durant le mois d'octobre après la suspension des droits de douane appliqués sur cette céréale. Les importations réalisées en blé dur sont en totalité importé du Canada. Quant à celles du maïs, deux pays continuent à partager le marché marocain, le Brésil avec 60% et l'Argentine avec 37%. Depuis le début de la campagne 2012-2013, la transformation industrielle a atteint 22.8 Mqx, restant sur le même niveau de la campagne précédente. A fin septembre 2012, la minoterie industrielle a écrasé près de 42% de blé tendre d'origine de la production locale. La fabrication des farines subventionnées est faite à hauteur de 81% du blé tendre de la production nationale. Les farines libres et subventionnées représentent respectivement 57% et 16% des fabrications de la minoterie industrielle. Les semoules industrielles sont fabriquées principalement à partir du blé dur (90%) et de l'orge (10%). Les stocks des céréales, détenus par les opérateurs déclarés à l'ONICL et au niveau des silos portuaires, ont atteint, à fin septembre 2012, 22 Mqx, gardant leur niveau stable par rapport à la campagne précédente. . Les prix mondiaux des produits alimentaires en hausse Selon le dernier bulletin de la FAO, l'indice FAO du prix des produits alimentaires était de 216 points en moyenne en septembre 2012, soit 3 points (1,4 pour cent) de plus qu'en août. Après deux mois de stabilité, l'indice a légèrement augmenté, et cette progression est due en grande partie à un raffermissement des prix des produits carnés et laitiers et à la hausse – plus modeste – des cours des céréales. Les prix du sucre et des huiles sont en baisse. L'indice FAO du prix des céréales était de 263 points en moyenne en septembre, soit 3 points (1 pour cent) de plus qu'en août, les augmentations du blé et du riz ayant compensé la baisse du maïs. L'indice FAO du prix des céréales dépasse ainsi de 7 pour cent son niveau d'un an auparavant, mais reste 4 pour cent en dessous du niveau record de 274 points enregistré en avril 2008. Au cours des derniers mois, la contraction des disponibilités de maïs exportables et les prix élevés ont créé des tensions sur les marchés des céréales et le resserrement des disponibilités de blé est également devenu préoccupant. Les prix internationaux du blé se sont néanmoins détendus dans la deuxième quinzaine du mois, la Fédération de Russie ayant annoncé qu'elle n'appliquerait pas de restrictions aux importations. L'indice FAO des prix des matières grasses et des huiles était de 225 points en moyenne en septembre, soit 1 point (ou 0,4 pour cent) de moins qu'en août. Les cours de l'huile de soja, de l'huile de colza et de l'huile de tournesol sont restés fermes durant la majeure partie de septembre et les cours de l'huile de palme ont reculé pour le deuxième mois consécutif en raison d'une production abondante pour la saison qui, combinée à une faible demande, a entraîné une nette augmentation des stocks. La production céréalière mondiale en baisse de 2,6% Les données les plus récentes confirment un recul de la production mondiale de céréales en 2012 par rapport à la production record de 2011. La diminution entraînera une réduction importante des stocks mondiaux en clôture de campagne 2013 même si la demande mondiale décroît en raison des prix élevés, rapporte le dernier Bulletin de la FAO sur l'offre et la demande de céréales. Les dernières prévisions de la FAO concernant la production mondiale de céréales en 2012 ont été revues légèrement à la baisse (0,4 pour cent) depuis la mise à jour précédente de septembre, soit 2,286 milliards de tonnes. Ce dernier ajustement tient en grande partie à une récolte de maïs moins abondante dans les régions du centre et du sud-est de l'Europe, où les rendements sont inférieurs aux prévisions précédentes par suite d'une sécheresse prolongée. Selon les prévisions actuelles, la production mondiale de céréales en 2012 serait de 2,6 pour cent inférieure à la récolte record de l'année précédente, mais proche de celle de 2008, qui était la deuxième récolte la plus importante jamais enregistrée. La baisse générale est imputable à une réduction de 5,2 pour cent de la production de blé et de 2,3 pour cent des céréales secondaires, alors que la récolte de riz resterait pratiquement inchangée. La sécheresse qui a frappé durement les États-Unis et une grande partie de l'Europe et de l'Asie centrale cette année a été la cause principale du fléchissement de la production de blé et de céréales secondaires. Cependant, les données les plus récentes concernant les récoltes de blé en 2013 sont encourageantes, car les emblavures d'hiver dans l'hémisphère nord sont déjà bien avancées et se déroulent dans des conditions climatiques globalement favorables. L'utilisation totale de céréales en 2012-2013 devrait stagner Les prévisions concernant l'utilisation mondiale de céréales pour la campagne de commercialisation 2012-2013 devraient être légèrement inférieures à celle de la campagne précédente, pour s'établir à 2,314 milliards de tonnes, soit 2 pour cent en dessous du cours tendanciel sur dix ans. L'utilisation totale de blé devrait atteindre 687 millions de tonnes et donc connaître un léger recul (1 pour cent) par rapport à la campagne précédente, qui s'explique par une utilisation du blé pour l'alimentation des animaux inférieure à celle de la campagne précédente, qui était exceptionnellement élevée. L'utilisation totale de céréales secondaires devrait représenter un volume de 1,154 milliard de tonnes en 2010-2013, avec un léger fléchissement par rapport à la campagne précédente, dû en grande partie à une contraction de l'utilisation du maïs, qui s'est établie à 866 millions de tonnes, soit une baisse de près de 1 pour cent par rapport aux prévisions révisées de 874 millions de tonnes en 2011-2012. Le recul de la consommation de maïs traduit une contraction attendue de l'utilisation de cette céréale à des fins industrielle, due en grande partie à une baisse anticipée de 10 pour cent (13 millions de tonnes) de son utilisation pour la production d'agrocarburants aux États-Unis. En revanche, l'utilisation mondiale de riz devrait augmenter de 1,2 pour cent, pour atteindre 474 millions de tonnes, la consommation alimentaire par habitant restant ainsi stable. Baisse des stocks modiaux Les prévisions concernant les stocks mondiaux de céréales à la fin des campagnes agricoles se terminant en 2013 s'établissent désormais à 499 millions de tonnes, soit 4 millions de tonnes de moins que les prévisions annoncées en septembre et 28 millions de tonnes (soit 5 pour cent) en dessous de leur niveau d'ouverture. La révision à la baisse enregistrée ce mois-ci découle de la détérioration des perspectives relatives à la production mondiale. Par rapport à la campagne précédente, la diminution des stocks mondiaux serait le fait d'une réduction des stocks de report de blé et de céréales secondaires. Selon les prévisions actuelles, le rapport stock-utilisation de blé au niveau mondial pourrait tomber à 20,7 pour cent, contre 22,8 pour cent pour la campagne antérieure, mais cela resterait au-dessus du niveau exceptionnellement bas de 19,2 pour cent enregistré en 2007-2008. Les stocks mondiaux de blé devraient atteindre 172 millions de tonnes, soit 11 pour cent (21 millions de tonnes) de moins que pour la campagne précédente et près de 2 millions de tonnes de moins que les prévisions de septembre. La diminution des stocks de blé devrait être la plus marquée au Kazakhstan, dans la Fédération de Russie et en Ukraine, mais les stocks pourraient également fléchir en Chine (continentale), dans l'Union européenne et aux États-Unis. En conséquence, le rapport stock‑utilisation de blé au niveau mondial pourrait tomber à 24,8 pour cent, contre une valeur estimée de 28,1 pour cent en 2011-2012; cette valeur resterait cependant de 2,9 pour cent supérieure au niveau de 21,9 pour cent enregistré en 2007-2008, niveau le plus bas jamais enregistré. On estime que les réserves de céréales secondaires seront de 162 millions de tonnes, soit 16 millions de tonnes (9 pour cent) de moins qu'en 2012 et 2,5 millions de tonnes en dessous des prévisions de septembre. L'essentiel de cette baisse par rapport à la saison précédente est lié à une contraction de l'offre de maïs aux États-Unis, qui pourrait faire chuter le rapport stock/utilisation du pays à 7,3 pour cent, soit son plus bas niveau historique. De même, au niveau mondial, le rapport stock/utilisation pour les céréales secondaires en 2012-2013 est actuellement estimé à 13,1 pour cent. En revanche, comme on s'attend à une nouvelle récolte de riz exceptionnelle, les stocks mondiaux de riz à la fin des campagnes de 2013 devraient atteindre 165 millions de tonnes, soit 9,3 millions de tonnes (6 pour cent) de plus que prévu, ce qui constitue un record absolu. Cette hausse suffirait à relever le rapport mondial stock/utilisation de 1,6 point de pourcentage, le rapport s'établissant alors à un bon niveau, 34,5 pour cent, soit 10 points de pourcentage de plus que les 24,5 pour cent enregistrés en 2006-2007. Chute du commerce mondial des céréales en 2012-2013 Le commerce mondial de céréales devrait reculer de 4,8 pour cent en 2012-2013, pour tomber à 290,6 millions de tonnes, en raison d'une baisse des échanges de blé et de maïs. Les échanges mondiaux de blé (y compris la farine de blé en équivalent blé) devraient fléchir pour s'établir à 135,5 millions de tonnes, soit 6,5 pour cent de moins (9,4 millions de tonnes) qu'en 2011-2012. Le recul attendu des échanges mondiaux est à mettre sur le compte de l'augmentation de la production intérieure dans plusieurs pays importateurs et des cours internationaux élevés, qui auraient pour effet de déprimer la demande à l'importation. En conséquence, les disponibilités de blé exportables devraient être suffisantes pour répondre aux besoins mondiaux à l'importation, car le fléchissement des disponibilités dans la région de la mer Noire sera vraisemblablement compensé par une offre plus abondante provenant d'Amérique du Nord et de l'Union européenne. Le volume total des échanges de céréales secondaires devrait s'élever à 120 millions de tonnes, soit 5 millions (4 pour cent) de moins que la saison précédente; cette baisse s'expliquant par le recul du commerce du maïs, qui est passé de 95 millions de tonnes en 2011-2012 à 93 millions de tonnes en 2012-2013, contraction imputable en grande partie à la nette hausse des prix mondiaux qui a suivi la forte baisse des disponibilités aux États-Unis, premier exportateur mondial de maïs. Le commerce mondial de riz devrait se chiffrer en 2013 à 35 millions de tonnes, soit un fléchissement minime par rapport à l'année précédente et aux prévisions de septembre. Le recul par rapport à 2012 est essentiellement lié aux prévisions de réduction de la demande à l'importation.