La police brésilienne a perquisitionné, vendredi, la résidence et le bureau du gouverneur de Brasilia, Ibaneis Rocha, suspendu de ses fonctions pour trois mois pour sa responsabilité présumée dans les « actes anti-démocratiques » du 8 janvier. Dans un communiqué, la police fédérale a indiqué qu'en collaboration avec le Bureau du procureur général, elle a exécuté des ordonnances de perquisition et de saisie à la résidence et au lieu de travail du gouverneur. Les agents ont également perquisitionné le domicile et l'ancien bureau de Fernando de Souza Oliveira, secrétaire par intérim à la Sécurité publique le jour de l'assaut de partisans de l'extrême droite contre les sièges du Congrès, de la Présidence et de la Cour suprêmes. Les partisans de l'extrême droite campaient depuis plus de deux mois aux portes de la caserne de l'armée pour demander une intervention militaire pour renverser le président Luiz Inácio Lula da Silva, qui a remporté les élections avec 50,9 % des voix contre 49,1 % pour l'ancien président, Jair Bolsonaro (droite). « Les perquisitions ont été autorisées par la Cour suprême, sur la base de requêtes du procureur général de la République dans le but de rechercher des preuves dans le cadre d'enquêtes sur la conduite des autorités publiques », a indiqué la police dans un communiqué. Selon la même source, les responsables sous enquête « auraient refusé » de se conformer à l'obligation de prévenir les actes de violence à Brasilia. L'action fait partie des 16 mandats de perquisition contre les financeurs présumés des attentats, qui ont été exécutés vendredi dans six Etats du pays : Sao Paulo, Rio de Janeiro, Minas Gerais, Goiás, Mato Grosso do Sul et le District fédéral de Brasilia. Quelque 1 800 personnes ont déjà été arrêtées pour l'attaque contre le siège des trois pouvoirs, bien qu'un tiers ait été libéré pour des « raisons humanitaires » et répondra à une éventuelle procédure judiciaire en état de liberté. Vendredi dernier, la Cour suprême a inscrit Bolsonaro, qui se trouve actuellement aux Etats-Unis, sur la liste des personnes faisant l'objet d'une enquête pour avoir prétendument incité ses partisans les plus radicaux à attaquer les institutions démocratiques. La Cour suprême a également ordonné l'arrestation de l'ancien secrétaire à la Sécurité de Brasilia, Anderson Torres, qui était ministre de la Justice de Bolsonaro et est en état d'arrestation pour « omission » présumée d'arrêter les assaillants.