L'égalité des genres dans le système éducatif a été au centre d'une journée d'étude organisée mardi à la Chambre des représentants en vue d'échanger sur les moyens de construire une école marocaine libérée des stéréotypes sexistes. Cette rencontre, initiée par la Commission de l'enseignement, de la culture et de la communication en coordination avec l'Association démocratique des femmes du Maroc (ADFM), s'inscrit dans le cadre du renforcement du rôle des institutions législatives en matière de soutien aux initiatives visant à promouvoir une société d'égalité, d'équité et de pleine citoyenneté des femmes, de même qu'elle s'attarde sur les mécanismes disponibles pour instaurer une culture d'égalité par le biais du système éducatif. Dans une allocution de circonstance, le président de la Commission de l'enseignement, de la culture et de la communication, Addi Chajri, a indiqué que l'instauration d'une culture d'égalité dans la société émane en premier lieu de l'école et ce, à différents niveaux. Il a évoqué dans ce sens la formation des enseignants et des éducateurs, l'intégration de la dimension égalitaire dans toutes les approches pédagogiques et didactiques ainsi que dans l'espace scolaire, les programmes d'enseignement et les manuels scolaires. M. Chajri a, en outre, souligné l'importance de rendre effectif le droit à la scolarisation, mettant en garde contre l'abandon scolaire en milieux rural et urbain, particulièrement au niveau du collège, ainsi que les contraintes qui entravent la scolarisation, dont le manque d'infrastructures et de transport. Lire aussi : La Chambre des représentants organise une rencontre sur les « médias et société » Malgré les avancées enregistrées en matière d'instauration d'une culture d'égalité au sein des établissements scolaires, les contraintes persistent et nécessitent des efforts de la part des acteurs institutionnels et sociétaux, a-t-il ajouté. Pour sa part, la coordinatrice nationale de l'ADFM, Malika Jghima, a mis avant le progrès significatif du Royaume en matière de réduction des écarts entres les hommes et les femmes pour ce qui est de l'accès à l'école, soulignant que la promotion de la culture d'égalité dans le système éducatif est à même de conforter ces progrès. Elle a dans ce sens rappelé la loi-cadre relative à l'éducation et à la formation, approuvée en 2019, qui constitue l'une des références principales du programme gouvernemental et de la feuille de route du ministère de l'Education nationale pour la réforme du système éducatif. Mme Jghima a également mis en avant la Convention relative aux droits de l'enfant signée en 1993 par le Maroc et qui promeut la culture de l'égalité entre les filles et les garçons, notamment en matière de scolarisation. De son côté, la vice-présidente de l'ADFM, Atifa Timjerdine, a affirmé que l'école de l'égalité passe par la mise en place de la pédagogie qui prône l'égalité et l'acceptation de la différence et condamne la discrimination. Mettant l'accent sur l'importance d'inculquer l'esprit critique, l'estime de soi, le respect d'autrui et le vivre-ensemble, et de subvenir aux besoins fondamentaux des filles et des enfants en situation de handicap, Mme Timjerdine a appelé à mettre fin au conflit d'ordre intellectuel qui domine le débat sur l'égalité des genres.