La tâche que doit accomplir Abdellatif Miraoui n'est guère une tâche facile : transformer en entier la système de l'enseignement supérieur, reconstruire l'Université marocaine et mettre le secteur de la recherche et de l'innovation sur les rails prédéfinies par le Nouveau modèle de développement. Au centre de cette refonte nationale, le renforcement des capacités de formation, de recherche et d'innovation des régions est aussi l'une des priorités pour le ministre. Une fois nommé à la tête du département de l'enseignement supérieur, de la Recherche Scientifique et de l'Innovation, Abdellatif Miraoui s'est lancé dans l'élaboration d'une feuille de route pour la réforme de l'université marocaine. Les grandes lignes de cette réforme ont certes déjà tracées par le Nouveau modèle de développement (NMD), mais le ministre ne s'est pas limité à ces recommandations et orientations. En effet, dès le mois d'octobre, ont été lancées les assises régionales des universités. Premières de leur genre, elles reflétèrent la nouvelle orientation portée par le ministre : transformer l'université marocaine en mettant la région au centre. Dans cette perspective, l'intervention de M. Miraoui dans le cadre du cycle de conférences MD Talks organisé ce mardi 28 juin 2022 sous le thème « La régionalisation avancée pour une intégration régionale, Gage de réussite pour le NMD », prend tout son sens. Comme il l'a noté lors de cette intervention, « les assises régionales que nous avons mises en place pour construire le modèle de l'université demain, c'est justement pour essayer de profiter de cette occasion pour essayer de de tirer et l'université et la région dans une dynamique avancée, ce qu'on appelle la généralisation avancée ». Cette série de rencontres régionales n'ont pas seulement permis d'impliquer l'ensemble des acteurs au niveau de chaque région, mais de sortir avec une « vision plus claire » sur tous les projets qui intéressent la région et qui intéressent l'Etat bien évidemment, pour coconstruire « l'écosystème universitaire ». L'objectif ultime étant d'initier des « contrats Etat- Région – Université », selon M. Miraoui. Une autre ambition du ministre est donc claire, comme il l'a affirmé ce matin : bâtir une université « forte sur le plan sur le plan régional », qui joue à la fois « un rôle national et un rôle international ». Une équation assez délicate qui ne peut aboutir qu'avec un autre élément au centre : le capital humain. « Il y a des gisements extraordinaires d'innovation. Et pour qu'on puisse aboutir à cette régionalisation avancée, qui est chère à notre souverain mais également à tous les Marocains, nous devons absolument avoir le capital humain qu'il faut pour accompagner ce mouvement », a fait savoir le ministre. Pour ce ministre animé par la vision d'une nouvelle université, le grand pari c'est de renforcer les compétences humaines « pour essayer de de promouvoir ou en tout cas de d'impulser cette dynamique ». Dans le même sillage, le ministre a rappelé l'importance de pouvoir concentrer les compétences humaines scientifiques sur des vraies questions qui permettraient de créer une véritable dynamique de développement et de la richesse dans le pays. Enfin, « il faut absolument que l'université puisse répondre aux questions du capital humain lorsque la région va aller chercher des investisseurs », a souligné aussi M. Miraoui.