Le scandale qui vient d'éclater en Espagne, suite aux révélations sur l'espionnage par Pegasus des téléphones de Pedro Sanchez, chef de gouvernement et Margarita Robles, sa ministre de la Défense nous interpelle à divers aspects. Equation à plusieurs inconnues, il recèle une série de soubassements, à la fois par ses intentions malveillantes et la dimension complotiste dont certains Etats ou organismes, voire une certaine presse semblent tirer les ficelles et profiter. Entre les déclarations des uns, l'exploitation qui en est faite par d'autres, les comparaisons et conclusions hâtives enfin tirées par une certaine presse – toujours la même -, la vérité encore une fois semble échapper à ceux qui se précipitent pour tirer des plans sur la comète et construire des mirages avec la volonté manifeste de nuire – tant s'en faut d'ailleurs – au Royaume du Maroc. Plusieurs points doivent être relevés dans ce nouveau scénario : il y a d'abord la différence flagrante du traitement médiatique de ce scandale, constatée entre la presse ibérique et française, laquelle, comme en témoigne le premier article publié à cet égard par le quotidien « Le Monde », s'acharne dès le départ, à pointer du doigt le Maroc. Inamovible dans sa hargne le même quotidien reste fidèle au même agenda d'il y a deux ans et ce, au moment même où le gouvernement espagnol, par souci de vérité, insiste lourdement sur l'importance pour les médias de s'abstenir d'accuser ou de spéculer sans preuves, sur l'implication d'un Etat ou d'une institution étrangère dans ce scandale. Tout au plus les officiels espagnols tiennent-ils à qualifier « d'externes », les attaques cybernétiques ayant visé les téléphones des responsables gouvernementaux ibériques, écartant en cela l'hypothèse d'une quelconque violation de la légalité institutionnelle par le gouvernement et la justice espagnols. Les responsables espagnols sont, à vrai dire, « déboussolés » et ne savent plus où donner de la tête. Des fois c'est le Maroc, d'autres c'est la Russie, les E.A.U, l'Arabie-Saoudite, ou carrément des « barbouzes espagnols »…….tandis que, caparaçonné à sa même méprise, l'Etat profond français semble tirer les ficelles pour orienter le curseur vers le Maroc. Car l'acharnement de la presse française contre le Maroc s'illustre clairement, par l'insistance d'inscrire le scandale espagnol dans le cadre de la crise maroco-espagnole des mois derniers qui a failli ruiner les relations entre les deux pays , dont l'heureuse résolution chamboule, sans nul doute, les intérêts hexagonaux dans la région stratégique du Maghreb. Autant dire, autant s'interroger : à qui profitait le crime ? Au sein du sinistre consortium des 17 journaux qui se sont attaqués au Royaume du Maroc, la presse française tient le haut du pavé dans la mise en cause de ce dernier. Et l'on rappellera que ce sont d'abord des médias publics, de l'Etat français qui sont à la charge du Maroc : France Télévision et ses organes. En revanche, la presse française s'évertue dans l'affaire espagnole à évacuer, voire occulter l'aspect endogène de cette affaire, lié aux écoutes de l'opposition catalane, pour mieux se focaliser sur une présumée implication directe du Maroc. Laquelle n'a jamais été prouvée, ni même effleurée et encore moins imaginée par les responsables d'Espagne. C'est peu dire qu'il y a là une volonté manifeste de la DGSE française de disculper le CNI espagnol du contrespionnage pour mieux stigmatiser l'appareil sécuritaire marocain. Celui-ci est devenu, depuis l'incident de Neuilly en 2014, une véritable « bête noire » de l'Etat profond français. Le fait pour les médias français de vouloir étayer fallacieusement la thèse d'une présumée implication du Maroc dans le nouveau scandale d'espionnage espagnol, en soutenant que même le Souverain marocain a été espionné au même titre que le Président Macron, démontre toute l'étendue de cette cabale pernicieuse d'une partie connue de l'Etat français contre le Maroc ! Et ce dans la mesure où aucun journaliste de l'Hexagone ne s'est jamais interrogé si le téléphone de la plus haute autorité du Royaume et ceux de plusieurs hauts responsables marocains, dont des sécuritaires mentionnés dans l'enquête sulfureuse de Forbidden Stories , n'auraient pas plutôt fait l'objet d'une attaque de la part d'un Etat étranger. Il s'agit là d'une question qui revêt désormais la plus grande importance, au moment où le directeur général du groupe israélien NSO, vient de déclarer récemment au magazine américain « The New-Yorker », que la majorité des Etats européens utilisent le logiciel espion Pegasus et tous y recourent allégrement. D'où la question majeure : qui a intérêt à déstabiliser par proxy le Maroc ? Quel intérêt un tel acharnement contre notre pays cache-t-il à un moment où il engrange les succès diplomatiques et constitue un pilier de stabilité régionale et continentale ? Manifestement la réponse est dans la question et elle ne tardera pas à voir le jour.