L'Afrique subsaharienne a une vocation agricole par excellence. En effet, ce vaste continent possède des ressources hydriques abondantes couplées à des terres utiles dont la superficie avoisine 790 millions d'ha. Malgré cet énorme potentiel, presque 25% de la population en Afrique subsaharienne subit de la malnutrition à cause des productivités agricoles jugées faibles. Les statistiques dévoilent des rendements en céréales tournant autour de 10 qx/ha, conduisant les pays de l'Afrique subsaharienne à rester dépendante en approvisionnement en denrées alimentaires de l'étranger. Cette situation laisse l'Afrique subsaharienne un importateur net de denrées alimentaires, et les pays de cette zone enregistrent un déficit chronique du compte des transactions courantes à cause de l'importation accrue des produits agricoles. En effet, les pays de l'Afrique subsaharienne dépensent plus de 60 milliards de dollars par an pour couvrir leurs besoins en aliments. Cette situation, qualifiée de critique et de non durable, pourrait changer devant une vision claire de rendre l'Afrique un paradis agricole sans pareil. La question légitime qui se pose est quelle est la stratégie à adopter pour assurer la sécurité alimentaire d'une population africaine en pleine croissance. La réponse est claire et nette et se résume dans le fait de prendre les mesures nécessaires pour augmenter la production agricole. Malheureusement, l'agriculture africaine pâtit des contraintes liées principalement à des problèmes de technicité et de disponibilité d'intrants agricoles notamment les fertilisants. Bien que l'apport de ceux-ci soient un facteur incontestable de production agricole, leur utilisation se limite à 10 kg/ha ce qui est inférieur à l'objectif fixé dans la déclaration d'Abuja de 2006, à savoir 50 kg d'engrais par hectare de terre arable. L'OCP et la révolution verte de l'Afrique subsaharienne Une révolution verte africaine, à travers une augmentation des rendements agricoles, requiert un engagement pour faciliter l'accès des agriculteurs aux engrais avec un rapport qualité-prix très abordable. Dans ce sens, le groupe OCP s'implique davantage, à travers son expertise, dans le conseil agricole et la production des engrais, à aider l'Afrique subsaharienne à devenir un leader et une référence de l'agriculture à l'échelle internationale. Malgré les menaces présentes dans certains pays africains, en l'occurrence, un manque de sécurité, un déficit d'infrastructures, une agriculture vivrière qui domine, une instabilité politique, un cadre juridique défaillant ne protégeant pas le droit des investisseurs, la corruption et la difficulté d'accès au financement, l'implication de l'OCP dans l'agriculture africaine est indéniable. Cette orientation de l'OCP vers l'Afrique subsaharienne puise ses fondements d'une politique étrangère de diversification initiée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI et visant notamment l'augmentation des investissements marocains en Afrique, dans une optique gagnant-gagnant. Avec son grand savoir-faire dans l'agriculture, la production et l'utilisation de l'engrais, l'OCP jouera le rôle de la locomotive de développement d'une agriculture durable et résiliente aux changements climatiques dans l'Afrique subsaharienne. L'excellence dans la production agricole nécessite une fertilisation raisonnée avec un apport adéquat des éléments en prenant en considération les quatre piliers de la fertilisation à noter : la nature du fertilisant, la quantité à apporter, la méthode et le moment d'apport. L'OCP déploie ses efforts pour développer un marché des fertilisants compétitif en Afrique, qui mettra à la disposition des agriculteurs des produits adaptés à leurs besoins. Dans ce sens, l'OCP à travers ses filiales, œuvre à produire les fertilisants localement dans les pays relevant de l'Afrique subsaharienne, s'implique davantage dans la formation et le développement du capital humain, élabore un système d'information géographique puissant, et partage son savoir et expériences avec les centres de recherches et universités africaines. Ce travail de grande haleine, concrétisé dernièrement par le lancement d'un complexe d'engrais en Ethiopie, avec un investissement de 3.7 milliards USD, permettrait à l'Ethiopie, de devenir autosuffisante pour certains engrais à l'horizon de 2030 et de faire disposer à ses agriculteurs des engrais en qualité et en quantité suffisantes. Ce qui va sans doute augmenter la production agricole et le revenu des agriculteurs dans le pays. Ceci concrétise la volonté de l'OCP à aider l'agriculture africaine dans une perspective de devenir compétitive et résiliente. Ces actions courageuses et ce volontarisme pour le changement donnerait le droit à l'OCP d'être une fierté nationale, et de porter le slogan du grand garant de la sécurité alimentaire en Afrique subsaharienne. * Expert agricole et chercheur en politiques publiques