Le port Nador West Med, actuellement en construction sur la baie de Betoya (province de Nador), constitue un nouveau jalon de l'ambition maritime du Maroc, avec pour objectifs d'améliorer davantage la connectivité du Royaume et de contribuer à l'essor de la région de l'Oriental. A l'image de Tanger Med, Nador West Med se veut un complexe industrialo-portuaire intégré doté d'un grand port en eau profonde, avec des capacités importantes pour le transbordement des conteneurs, et d'une plateforme industrielle, destinée à abriter les métiers mondiaux du Maroc et qui sera développée sur une zone franche adossée au port. Il s'agit d'une nouvelle locomotive portuaire destinée à renforcer le rôle maritime et portuaire du Maroc dans la région de la Méditerranée occidentale et drainer une partie de l'activité maritime mondiale, tout en étant une plateforme visant à assurer l'approvisionnement du Maroc en produits énergétiques. Surtout, Nador West Med doit donner un coup d'accélérateur au développement économique et social de la région de l'Oriental, en améliorant la compétitivité de la région, en renforçant l'attractivité des investissements nationaux et internationaux et en créant des richesses et de l'emploi. Et le chantier du nouveau port va bon train. Le taux d'avancement du projet dépassait les 55 pc en juin dernier, et les travaux de construction devront s'achever vers la fin 2022, avec une mise en exploitation prévue en 2024, avait déclaré le ministre de l'Equipement, du transport, de la logistique et de l'eau, Abdelkader Amara, cité par les médias. → Lire aussi : Tanger Med: Prise de participation de 35% dans le capital de Marsa Maroc Le coût de la première phase de ce complexe portuaire est estimé à plus de 10 milliards de dirhams (MMDH), sachant que les infrastructures portuaires liées au projet sont conçues et étudiées pour être réalisées en plusieurs modules, de manière à offrir un potentiel de développement sur le moyen et le long terme, permettant aux opérateurs et armateurs potentiels, de construire des visons et des perspectives. Il s'agit de réaliser progressivement les infrastructures, avec une souplesse dans la planification des extensions futures éventuelles et une adaptation aux évolutions des trafics et des industries du transport maritime. Selon les données de la société Nador West Med, le premier module portuaire sera composé d'une digue principale d'environ 4.200 m et d'une contre digue d'environ 1200 m, un terminal à conteneurs avec un quai de 1.520 m, une profondeur de 18 m et un terre-plein de 76 ha, avec la possibilité d'ajout d'un autre quai à conteneurs. Le complexe portuaire disposera aussi d'un terminal hydrocarbure avec 3 postes pétroliers de 20 m de profondeur, un terminal charbonnier avec un quai de 360 m et une profondeur de 20 m, un terminal d'activités diverses, un poste roulier et un quai de service. En termes de capacités annuelles, cette infrastructure permettra de traiter 3 millions de conteneurs (EVP), avec possibilité d'augmentation de cette capacité de 2 millions de conteneurs additionnels, en plus de 25 millions de tonnes d'hydrocarbures, 7 millions de tonnes de charbon et 3 millions de tonnes de marchandises diverses. Parallèlement à l'infrastructure portuaire, des zones industrielles, logistiques et de services seront aménagées sur la zone franche adjacente au port et sur la zone de développement, destinées à abriter les métiers mondiaux du Maroc. Et en vue de mettre en œuvre le rôle de locomotive de développement que cette nouvelle infrastructure portuaire doit jouer pour l'économie régionale et nationale, le projet d'une autoroute reliant Guercif à Nador a été mis sur les rails, pour un montant estimé à 5,5 MMDH. La convention de maîtrise d'ouvrage déléguée relative à la réalisation de ce chantier a été signée en mai dernier par le ministère de l'Equipement et la Société nationale des autoroutes du Maroc (ADM). D'une longueur de 104 km, cette nouvelle autoroute assurera la liaison de la ville de Nador et du nouveau port Nador West Med au réseau autoroutier national. Avec l'autoroute Oujda-Guercif et la voie express d'Oujda-Nador, le futur axe, qui nécessitera 5 ans de travaux, y compris la phase de liquidation des marchés, permettra la création d'un triangle routier structurant pour la zone Nord et la région de l'Oriental, à même d'accompagner le développement de cette dernière, au moment où elle est en plein essor économique, avait souligné M. Amara. Grâce à la vision éclairée de SM le Roi Mohammed VI, l'Oriental est donc sur le point de se doter d'un outil considérable pour accélérer son processus de développement, à même de permettre à cette région de jouer pleinement son rôle dans le cadre du nouveau modèle de développement du Maroc.