Le président de la Banque africaine de développement (BAD) Akinwumi Adesina a souligné, à Washington, qu'il est temps de prendre des mesures de financement rapides pour accélérer le développement de l'Afrique, relevant que la BAD a besoin de fonds « considérables » pour poursuivre ses efforts et concrétiser ses priorités. Intervenant lors d'une rencontre organisée au Center for Global Development dans la capitale fédérale américaine, M. Adesina, qui présentait le programme de développement mis en place par la BAD, a mis en avant l' »énorme » potentiel du continent africain. Ce programme « ambitieux », en cours de déploiement à l'échelle du continent, vise cinq grandes priorités en matière de développement. « La vision que nous avons de l'Afrique, à la BAD, fait partie intégrante du Top 5: éclairer l'Afrique et l'alimenter en énergie, nourrir l'Afrique, industrialiser l'Afrique, intégrer l'Afrique et améliorer la qualité de vie des Africains », a-t-il affirmé, avant d'énumérer une liste d'initiatives qu'entreprend la BAD actuellement. M. Adesina a précisé, dans ce contexte, qu'en lançant le « New Deal » pour l'énergie en Afrique, la Banque est engagée à investir 12 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années, avec l'ambition de mobiliser 45 à 50 milliards de dollars supplémentaires. L'objectif de cet investissement est de raccorder 130 millions de personnes au réseau et 75 millions à des systèmes hors réseau, afin de permettre à environ 150 millions de ménages d'accéder à une source d'énergie de cuisson propre, a-t-il indiqué. Il a en outre fait observer que La BAD s'est engagée à verser 24 milliards de dollars pour soutenir l'agriculture au cours des 10 prochaines années, en se focalisant principalement sur l'autosuffisance alimentaire et sur l'industrialisation agricole, estimant que les sécheresses et les famines auxquelles certains pays ont récemment été confrontés appellent à des interventions immédiates, car 20 millions de personnes sont touchées par l'insécurité alimentaire et souffrent de malnutrition aiguë. « C'est dans ce cadre que la BAD a décidé de lancer de nouvelles initiatives et prévoit un appui de 1,1 milliard de dollars, suite à l'approbation de son Conseil d'administration, pour faire face à cette crise et prévenir toute nouvelle famine en cas de sécheresse », a-t-il souligné.