Le gouvernement est déterminé à faire aboutir le projet de réforme des retraites et espère l'adoption du texte de loi par l'Assemblée nationale dès le mois de mars, a affirmé mardi le Premier ministre français, Edouard Philippe, qui a assuré que l'exécutif reste ouvert au dialogue en vue de parvenir à un compromis avec les syndicats. « Je pense qu'il est de notre responsabilité de veiller à ce que le système futur soit équilibré et je ne démords pas de ça. Nous allons faire un système universel donc on va supprimer les 42 régimes mais je suis ouvert sur la façon de le faire», a indiqué le premier ministre qui intervenait sur RTL pour défendre à nouveau la réforme des retraites, alors qu'un nouveau round de négociations s'ouvre aujourd'hui entre l'exécutif et les syndicats. Edouard Philippe a également affirmé que son gouvernement reste ouvert au dialogue pour trouver une issue au blocage sur cette réforme fortement contestée par les syndicats qui entament leur deuxième mois de mobilisation. «Dans une discussion et pour trouver un compromis, il faut que chacun bouge un peu. Nous avons dit que nous étions prêts à discuter: pénibilité, fins de carrières progressives. Nous commençons aussi à discuter du minimum contributif. La discussion se noue et peut donner le sentiment d'être lente. Nous traitons beaucoup de sujets avec beaucoup d'acteurs. Le dialogue social ne se fait pas en une heure de façon spectaculaire, je fais le maximum pour que ça aille vite» a-t-il déclaré. → Lire aussi : Réforme des retraites: 65% des Français favorables à la suppression des 42 régimes existants «Il est de notre responsabilité de veiller à ce que le système futur soit équilibré. Je suis ouvert à discuter de toutes les modalités qui permettent de maintenir cet équilibre», a assuré le premier ministre. « Mais, a-t-il poursuivi, partout en Europe, les gens travaillent un peu plus longtemps parce que c'est la réalité démographique ». Et d'ajouter que «si les organisations syndicales s'entendent pour un nouveau système, nous écouterons. Dimanche soir le patron de la CFDT a par exemple évoqué l'idée d'une conférence de financement, c'est une bonne idée ». Sur le calendrier, le premier ministre a dit espérer une avancée rapide. «Dès le début, j'ai dit qu'une réforme de cette ampleur, suscitera beaucoup de questionnements et d'oppositions. On a fait beaucoup de réformes et j'assume de prendre mon temps pour préparer cela. Dès 2017 on avait prévenu que la réforme des retraites serait étudiée en 2019 ». « C'est le calendrier que j'ai toujours fixé. Au mois de mars j'espère que le texte aura été adopté à l'assemblée nationale », a-t-il indiqué. Les mobilisations contre le projet de réforme des retraites, l'une des mesures phares du programme présidentiel d'Emmanuel Macron qui porte tout particulièrement sur la fin des régimes spéciaux et la mise en place d'un système universel à points indexés sur les salaires, se poursuivent depuis le 5 décembre avec notamment de fortes perturbations dans les transports publics. Le gouvernement et les partenaires sociaux vont reprendre ce mardi les discussions au sujet de ce projet, alors que l'intersyndicale opposée à la réforme des retraites (CGT, FO, CFE-CGC, Solidaires, FSU) a annoncé une nouvelle journée de mobilisation pour jeudi et un appel à manifester dans tout le pays samedi prochain.