Les syndicats français réunis en intersyndicale et des organisations de la jeunesse ont décidé de reconduire la mobilisation contre le projet de réforme des retraites, appelant à une nouvelle grève mardi prochain. Les syndicats CGT, FO, FSU, Solidaires, CFE-CGC, et les organisations lycéennes Fidl, MNL, UNL et le syndicat étudiant Unef se sont rassemblés, vendredi matin pour discuter de la suite à donner au mouvement initié dimanche. Ils ont décidé d'une nouvelle journée d'actions mardi 10 décembre pour maintenir la pression sur le gouvernement l'obliger à retirer son projet de réforme des retraites. De son côté, la ministre française des Solidarités, Agnès Buzyn a annoncé qu'elle recevrait lundi avec le haut-commissaire aux Retraites Jean-Paul Delevoye tous les partenaires sociaux, avant que le Premier ministre Edouard Philippe ne rende ses arbitrages en « fin de semaine ». → Lire aussi : France: Plus de 800 mille personnes manifestent contre la réforme des retraites Dimanche, la mobilisation contre le projet de réforme a rassemblé 800 mille personnes en France, dont 65 mille à Paris, selon des chiffres du ministère de l'Intérieur. Les syndicats ont recensé pour leur part 1,5 million de manifestants partout dans le pays. La mobilisation de dimanche a été marquée notamment par des affrontements entre les manifestants et les forces de l'ordre dans plusieurs villes. Plus de 250 manifestations avaient été déclarées pour cette journée de mobilisation qui se poursuit vendredi et se fait fortement ressentir dans plusieurs secteurs, en particulier les transports, l'éducation, l'industrie ainsi que l'énergie. Présentée comme l'une des mesures phares d'Emmanuel Macron aux présidentielles, la réforme du régime des retraites est destinée à repenser le dispositif actuel qui absorbe 14% du PIB avec 300 milliards d'euros de prestations de retraite chaque année, et un déficit compris entre 7,9 et 17,2 milliards d'euros à l'horizon 2025. Cette réforme repose essentiellement sur la création d'un système universel de retraite par points, – en remplacement des 42 régimes existants actuellement-, qui vise l'uniformisation des règles de calcul des pensions, et partant la suppression des régimes spéciaux. Si la réforme ne touchera pas à l'âge légal de départ à la retraite, aujourd'hui fixé à 62 ans, elle compte en revanche instaurer un âge pivot à la retraite fixé à 64 ans pour toucher une retraite à taux plein. Un point qui suscite la colère des syndicats aux côtés de la suppression des régimes spéciaux.