Sa Majesté le Roi Mohammed VI, et le Président de la République Fédérale du Nigéria, SEM. Muhammadu Buhari, ont présidé, samedi au Palais présidentiel à Abuja, la cérémonie de lancement du projet de réalisation d'un gazoduc régional, appelé à relier les ressources gazières du Nigéria, celles de plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest et le Maroc. Les deux chefs d'Etats ont également présidé la cérémonie de signature de plusieurs conventions de coopération bilatérales, couvrant les domaines des investissements, de la formation, du renforcement des compétences des jeunes, des hydrocarbures et des mines, du tourisme, des banques, des finances, des assurances et de la logistique. Au début de cette cérémonie, les ministres des Affaires étrangères des deux pays, MM. Salaheddine Mezouar et Geoffrey Onyeama ont donné lecture au communiqué conjoint concernant le projet de réalisation d'un gazoduc reliant le Nigéria et le Maroc. Dans ce communiqué, les deux parties soulignent qu'«à l'occasion de la visite de Sa Majesté le Roi Mohammed VI au Nigéria, et suite aux discussions avec Son Excellence le Président Muhammadu Buhari à Marrakech en marge de la COP22 et à Abuja, le Royaume du Maroc et la République Fédérale du Nigéria ont décidé d'étudier et de prendre des mesures concrètes pour la promotion d'un projet de Gazoduc régional appelé à relier les ressources gazières du Nigéria, celles de plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest et le Maroc ». « En tant que projet majeur destiné à favoriser l'intégration économique régionale, le pipeline sera conçu avec la participation de toutes les parties prenantes, dans le but d'accélérer les projets d'électrification dans toute la région, servant ainsi de base pour la création d'un marché régional compétitif de l'électricité, susceptible d'être relié au marché européen de l'énergie, de développer des pôles industriels intégrés dans la sous-région dans des secteurs tels que l'industrie, l'agro-business et les engrais, afin d'attirer des capitaux étrangers, et d'améliorer la compétitivité des exportations, et de stimuler la transformation locale des ressources naturelles largement disponibles pour les marchés nationaux et internationaux », ont ils précisé. « D'importantes opportunités d'affaires devraient découler de ce projet pour les industriels et les investisseurs », ont ajouté les ministres. « En favorisant une intégration économique plus profonde, fondée sur des complémentarités positives, des synergies durables et des approches inclusives, cette plateforme Sud/Sud accélèrera la transformation structurelle des économies nationales de la région, plaçant ainsi toute la région sur le chemin d'une croissance plus forte », ont-ils affirmé, notant que « les deux Chefs d'Etat ont convenu de mettre en place un organe de coordination bilatéral chargé de suivre cet important projet, et se félicitent qu'une telle coopération stratégique puisse voir le jour en Afrique». Par la suite, le Directeur exécutif de Nigeria Sovereign Investment Authority (NSIA), M. Uche Orji a fait observer que ce projet stratégique traduit la volonté des deux chefs d'Etat, SM le Roi Mohammed VI et le Président Muhammadu Buhari, d'ériger la coopération entre les deux pays en un modèle de partenariat Sud-Sud. Pour assurer plein succès à ce projet d'envergure, le Nigéria et le Maroc ont décidé de joindre leurs efforts et de coopérer étroitement, à travers leurs fonds souverains respectifs, Nigeria Sovereign Investment Authority et Ithmar Al Mawarid (ITHMAR CAPITAL). Illustration parfaite du co-investissement et du co-développement, ce partenariat, qui renforce les relations de fraternité qui lient le Nigeria et le Maroc, impactera positivement l'avenir des deux pays, de la région de l'Afrique de l'Ouest, et même du continent, a poursuivi M. Orji. «Nous sommes à l'aube d'une nouvelle ère pour l'Afrique. L'Afrique façonnera elle-même son avenir et nous sommes extrêmement fiers de faire partie de cette marche unique vers la prospérité de notre continent », a-t-il conclu. Le Directeur général d'Ithmar Al Mawarid (ITHMAR CAPITAL), M. Tarik Senhaji, a, pour sa part, indiqué que ce projet traduit la vision éclairée de SM le Roi pour une Afrique maitresse de son destin, notant que l'Afrique est un continent à fort potentiel économique et offre des opportunités uniques aux investisseurs. Rappelant les mesures prises lors du Sommet des chefs d'Etat pour l'action en Afrique, tenu en marge de la COP22 à Marrakech, M. Tarik Senhaji a relevé qu'au cours de la 22ème session de la Conférence des Parties de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques , le Maroc, par l'intermédiaire de son fonds d'investissement souverain Ithmar Capital et la Banque mondiale, a annoncé un accord relatif à la création d'un Fonds d'infrastructure écologique pour l'Afrique. L'objectif principal de ce fonds est de catalyser la transition vers une économie plus verte grâce à une croissance efficiente, à faible teneur en carbone et inclusive, un accès à l'énergie propre et une utilisation efficace de l'agriculture et des ressources en eau, a-t-il fait savoir. Le partenariat entre Ithmar Capital et Nigeria Sovereign Investment Authority vient conforter l'initiative de création du Fonds d'infrastructure écologique pour l'Afrique, a poursuivi M. Senhaji, notant que ce partenariat permettra le développement d'une véritable force africaine qui attirera d'autres fonds d'investissement souverains africains, avec le soutien de la Banque mondiale. Ce modèle d'investissement Sud-Sud constituera une base solide et résiliente pour un développement durable des infrastructures. Au terme de cette cérémonie, SM le Roi Mohammed VI et le Chef de l'Etat nigérian ont présidé la cérémonie de signature de 14 conventions de coopération bilatérales, couvrant les domaines des investissements, de la formation, du renforcement des compétences des jeunes, des hydrocarbures et des mines, du tourisme, des banques, des finances, des assurances, et de la logistique. Ces conventions, qui s'inscrivant en droite ligne de l'orientation royale tendant à renforcer le partenariat Sud/Sud, participeront au renforcement du cadre juridique régissant les relations entre les deux pays, comme elles favoriseront une collaboration fructueuse entre les gouvernements et les opérateurs privés des deux pays.