Le rapport économique sur l'Afrique (ERA-2010) a classé le Maroc, en termes de performances économiques, en tête des pays de l'Afrique du Nord, qui a "relativement" bien résisté à l'impact de la crise économique mondiale, comparée à d'autres régions du Continent. Il ressort de ce rapport, présenté mardi au siège de la Commission économique pour l'Afrique (CEA) à Addis-Abeba, que le Produit intérieur brut du Maroc a progressé en 2009 de 5,3 pc, contre 4,7 pc pour l'Egypte, 3 pc pour Tunisie, 2,3 pc pour la Mauritanie, 2,1 pc pour l'Algérie et 1,8 pc pour la Libye. Les auteurs de l'ERA-2010 estiment que la croissance économique a reculé en Afrique du Nord, mais à un rythme resté "modeste au regard des normes continentales et internationales". Le PIB de la région a progressé de 3,5 pc en 2009 contre 4,1 pc en 2008, ce qui reflète largement la capacité d'adaptation remarquable des économies marocaines et égyptiennes. Au Maroc et en Egypte, le recul de la demande extérieure a été largement compensé par demande intérieure forte, "stimulée par des mesures budgétaires anticycliques bien ciblées et l'assouplissement des conditions monétaires", fait remarquer le rapport. Du côté de l'offre, la production agricole exceptionnellement a dopé la croissance au Maroc, tandis que l'intensification des activités dans les secteurs de la construction et des télécommunications a stimulé l'expansion économique en Egypte. Intitulé "Promouvoir la croissance durable de haut niveau pour réduire le chômage en Afrique", l'ERA-2010 estime que la crise économique mondiale actuelle offre aux pays africains l'occasion de jeter les bases pour un développement durable, un emploi intensif et des taux élevés de croissance économique. Le rapport plaide aussi en faveur d'une diversification économique et une redistribution équitable des fruits de la croissance en vue de faire reculer la pauvreté et d'atteindre d'autres objectifs de développement social. "Les perspectives de croissance à long terme en Afrique et la capacité de créer d'importantes opportunités d'emplois et de réaliser un développement social dépendent de la réussite de la diversification économique", selon les auteurs du rapport. Scindé en deux parties, le document traite des faits économiques survenus dans le monde et leurs répercussions sur l'Afrique ainsi que les défis posés par la récente crise économique mondiale qui constitue une occasion de mettre au point et d'exécuter des politiques qui conduisent à la transformation structurelle des économies africaines.