Le secteur des produits du terroir, qui se trouve au cÂœur d'une véritable dynamique nationale de préservation, compte sur le 5-ème salon international de l'agriculture au Maroc (SIAM) pour accélérer son processus de revalorisation et de labellisation. - Envoyés spéciaux - Plusieurs associations et coopératives sont venues de différentes régions du Royaume saisir l'occasion du Salon de Meknès pour étaler une grande variété de produits, allant des truffes au safran, en passant par les dattes, les olives, les plantes milifères, pastorales et aromatiques et les races ovines et caprines. Elles aspirent toutes faire partie de la dynamique créée autour des produits du terroir, objet d'une attention particulière ces dernières années. En fait, le secteur mise sur des atouts infaillibles pour faire sa mue: un fort potentiel favorisé par une biodiversité et des écosystèmes variés, un savoir-faire ancestral très riche et une force de travail importante avec une dynamique associative et coopérative, auxquels s'ajoute une tendance haussière prononcée de la demande nationale et mondiale pour les produits du terroir. Une stratégie de développement des produits de terroir en trois points a été mise sur pied, à cet effet, par la division des Produits de terroir au département de l'Agriculture. Son ambition est d'opérer le passage d'un segment traditionnel, actuellement peu organisé et sous intégré, à un véritable secteur moderne offrant des gammes de produits de qualité, à forte valeur ajoutée destinées aussi bien au marché local qu'au marché international. La feuille de route élaborée, à cet effet, comprend une multitude d'actions relatives à l'assistance technique, à la réalisation d'études sur le secteur, à la mise en place d'un programme de recherche-développement spécifique aux produits de terroir et à la mise en œuvre d'un programme d'appui direct aux groupements des producteurs moyennant des interventions à tous les niveaux. Il s'agit entre autres de mener des études prospectives pour l'identification des produits de terroir, l'analyse des chaînes de valeur et l'élaboration des plans de mobilisation des acteurs, ainsi que l'acquisition et la distribution des intrants agricoles pour l'appui à la production. Ces actions concernent aussi l'accompagnement et le soutien à l'équipement des exploitations, l'appui à la mise à niveau des unités de valorisation et l'organisation d'actions de promotion commerciale des produits du terroir. +Le pole "Souk", La vitrine des associations Les produits de terroir sont cette année bien mis en évidence dans le pôle "Souk" du SIAM, un espace spécialement aménagé pour les associations pour faire connaître leurs produits, exposer leur savoir-faire, fasciner les visiteurs par des produits authentiques, mais aussi pour nouer des partenariats d'affaires. Habiba Afifi, une responsable au sein d'un groupement de trois coopératives à Al Hoceima, spécialisées dans la transformation et la commercialisation des amandes, a confié à la MAP que leur "projet, aussi petit qu'il soit, a permis aux femmes des coopératives d'améliorer leur quotidien et se sentir utiles". A quelques mètres plus loin, une association portant le nom de "femme rurale", spécialisée dans la transformation des plantes médicinales et aromatiques à Hmamiouch dans la région de Tétouan, exposent ses derniers produits. Soumia El Qatibi, la technicienne de l'Association souligne, elle, que "pour améliorer la qualité de leurs produits, les femmes de l'association ont reçu des sessions de formation pour la fabrication de cosmétiques et d'autres variétés de savon". "Nous avons réussi à conclure des contrats avec des restaurants et des entreprises marocaines et étrangères", s'enorgueillit-elle. Pour assurer la pérennité et le développement de leurs activités, Habiba, Soumia et les autres peuvent aussi compter sur les nouvelles mesures prises dans le cadre du Plan Maroc vert. Cette nouvelle stratégie, dans son pilier II relatif à l'agriculture solidaire, vient en effet conforter la dynamique actuelle du secteur. Un grand chantier de labellisation des denrées alimentaires et des produits agricoles et halieutiques a été lancé dans ce sens. La publication des décrets d'application de la loi 25-06 relative aux signes distinctifs d'origine et de qualité (SDOQ) en est la principale avancée. La loi prévoit des signes distincts faisant office de label et permettant une reconnaissance internationale. Il s'agit, entre autres, de l'indication géographique (IG), délivrée aux produits dont la spécificité est liée à leur lieu de production, de l'appellation d'origine (AO), qui prend en considération l'origine géographique et le mode de production, et le label agricole (LA), qui concerne les qualités intrinsèques des produits combinés à leurs modes de production.