La session du printemps de l'actuelle législature intervient dans une conjoncture politique nationale parquée par la poursuite des grands chantiers de réforme, l'élargissement du champ de débat autour du rôle du Parlement et de l'acteur partisan, ainsi que la recrudescence des interactions entre formations politiques, a souligné le président de la Chambre des Conseillers, M. Mohamed Cheikh Biadillah. Intervenant lors de l'ouverture, vendredi à Rabat, de la session du printemps, qui s'est déroulée en présence du Premier ministre et de plusieurs membres du gouvernement, M. Biadillah a estimé que ces données sont de nature à influer sur le déroulement de la session, en ce sens que le Parlement constitue "la vitrine par excellence de la démocratie et de l'action politique". Passant en revue l'action de la chambre des Conseillers lors de l'intersession, il a indiqué que la chambre a reçu 8 projets de loi qui ont été remis aux commissions permanentes en vue de leur programmation pour examen, citant à cet égard les projets relatifs à la fusion entre l'Office national de l'Eau potable (ONEP) et l'Office national de l'Electricité (ONE), à la transformation de l'Office de Commercialisation et d'Exportation (OCE) en SA, à l'efficacité énergétique et le projet de loi portant statut des chambres d'artisanat. Un total de 58 questions orales et 42 questions écrites, ainsi que 28 réponses du gouvernement, sont également parvenues à la chambre, a-t-il dit. M. Biadillah a, d'autre part, affirmé que le bilan de la chambre en termes de communication extérieure a été "probant", rappelant dans ce sens l'organisation d'une rencontre parlementaire sur le thème "Statut avancé du Maroc dans ses relations avec l'Union européenne (UE) et les défis du futur". La Chambre a, de même, reçu plusieurs délégations de pays frères et amis, et pris part à nombre de manifestations internationales, dont la session ordinaire de l'association parlementaire relevant du Conseil de l'UE (Strasbourg), le 16è Congrès de l'Union parlementaire arabe (Le Caire) et les travaux de la commission sur la situation de la femme (New York), consacrés à l'évaluation des recommandations issues de la Conférence de Pékin sur la femme, a-t-il ajouté. Selon M. Biadillah, l'intersession a été marquée par la poursuite par les commissions chargées de la régionalisation de leurs travaux après la décision royale de proroger leur mandat jusqu'à la fin de l'année en cours, et l'organisation à Grenade du Sommet historique Maroc/UE. Il a, par ailleurs, indiqué que le Dialogue national sur Société et Médias, abrité par le Parlement, est entré dans sa deuxième phase, relevant que ce dialogue a permis de dépasser la situation de tension et d'ouvrir un débat serein et sérieux en vue de parvenir à un consensus prenant en compte aussi bien les revendications de liberté que la nécessité de faire montre de responsabilité. La Chambre poursuivra son action visant à améliorer son rendement, à qualifier ses ressources humaines, garantir les conditions idoines de travail pour les Conseillers, a ajouté M. Biadillah, formant le vŒu que le bilan de l'actuelle session soit positif et que "nous puissions augmenter la cadence de notre accompagnement, en tant qu'institution constitutionnelle, des grands chantiers de réforme". Concernant la question du Sahara, le président de la Chambre des Conseillers a affirmé que l'initiative d'autonomie présentée par le Maroc comme solution unique et définitive au différend artificiel autour de ses provinces du Sud, permettra aux peuples maghrébins de vivre dans la paix et la stabilité, et de coopérer en vue de réaliser le développement, la prospérité et le progrès escomptés et contribuer à l'instauration de la stabilité et de la paix dans la région du Sahel. Il est temps pour la communauté internationale et toutes les parties éprises de paix, a-t-il estimé, de s'assurer que la thèse séparatiste soutenue par l'Algérie, est irréaliste, dépassée et porteuse de grandes menaces pouvant jeter la région dans un gouffre de tensions et de guerres. Selon M. Biadillah, l'ébranlement de la stabilité de la région ne profitera qu'aux groupes et mouvements terroristes extrémistes qui vivent du trafic d'armes et de drogue, de la contrebande et de la traite humaine, constituant ainsi une menace manifeste à la paix et la stabilité mondiales. Il a, de même, appelé l'Algérie à se monter raisonnable et accéder aux aspirations des peuples de la région à l'édification d'un Maghreb fort et stable, où règnent progrès, prospérité et sérénité, dans un cadre de complémentarité économique et de coopération fructueuse.