L'Instance en charge de la conduite du dialogue national "Médias et Société" au sein du Parlement, a poursuivi ses travaux les 15, 16 et 17 mars courant, en rencontrant les responsables du Forum Social Marocain, de Transparency Maroc et du Forum Marocain Vérité et Justice. Le "droit d'accès du citoyen à l'information" ou encore "le droit d'accès à la vérité dans les médias", étaient au centre des interventions et des propositions des responsables de ces organisations non gouvernementales, qui ont plaidé pour une approche participative, la liberté, le droit à l'information et le respect des droits individuels et collectifs. Lors de la séance avec le Forum Social Marocain (15 mars), son président, M. Kamal Lahbib a mis l'accent devant les membres de l'instance sur le droit du citoyen à l'information citoyenne soutenant les initiatives de la société, l'action sociale et les organisations sociales, soulignant l'importance de la responsabilité et de l'éthique, le respect des valeurs universelles telles que la diversité, le pluralisme et la dignité de la personne, dans l'exercice des métiers de l'information et de la presse. Pour le responsable du Forum, l'encadrement juridique et législatif de la liberté de la presse doit être respectueux des principes d'une démocratie participative, ouverte sur les citoyens et leur droit de s'organiser et de s'approprier des médias tels que les médias communautaires. De son côté, le secrétaire général de Transparency Maroc, Pr. Rachid Filali, a passé en revue, lors de la session réservée, le 16 mars, à son organisation, les programmes de plaidoyer, d'études, de recherches et de sensibilisation des décideurs et du public à propos du "droit d'accès du citoyen à l'information" en général, et de ce droit au profit des journalistes dans leur exercice de la liberté d'expression telle que définie par l'article 19 de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme. Synthétisant le récent rapport de Transparency Maroc publié en janvier sur l'état de ce droit dans les pays du Maghreb et tout particulièrement au Maroc, M. Filali a explicité et précisé les différents niveaux et secteurs où ce droit se retrouve comme un enjeu déterminant pour l'ancrage de la démocratie au plan institutionnel comme au plan des pratiques, tout particulièrement celles des pouvoirs et des administrations publics détenteurs du "domaine public informationnel". Au terme de cette séance, Transparency Maroc a exprimé sa disponibilité à contribuer avec l'Instance du dialogue "Médias et Société" à l'élaboration de choix stratégiques et de propositions concrètes quant à la consécration de ce droit aux plan législatif et réglementaire et à amplifier les activités et outils qu'elle a déjà envisagé pour sensibiliser à ce droit le grand public comme des acteurs clés pour la mise en oeuvre de ce droit, notamment les journalistes, les opérateurs et professionnels des TIC, et les décideurs et gestionnaires des administrations publiques. Le 17 mars, l'Instance en charge du dialogue "Média et Société" a reçu une délégation du Forum Marocain Justice et Vérité, conduite par son président Me Mustapha Manouzi et comprenant MM. Abdennaceur Bnouhachem et Seddik Lahrech. Lors de cette séance, les membres de l'Instance ont débattu les trois exposés présentés par le Forum, lesquels ont mis en exergue fondamentalement les préalables d'ordre juridique et institutionnel qu'un sain et démocratique exercice des libertés publiques en général et de la liberté d'expression en particulier exige dans une démocratie soucieuse de cohésion et d'apaisement dans un Etat de droit. Le FMVJ, qui a déjà accumulé nombre d'activités sur la question de la vérité aussi bien sur les violations des droits de l'Homme que dans son rapport organique avec les médias, a particulièrement insisté sur la nécessité pour les Marocains de "se réconcilier avec leur mémoire". "Nous avons besoin d'une relecture franche et critique de la mémoire de nos médias", a dit Me. Manouzi, expliquant la nécessité pour les défenseurs des droits de l'Homme, de la vérité et de la liberté de presse de revisiter les cinquante années d'exercice de cette liberté au Maroc. A cet égard, Me. Manouzi a estimé que ce travail sur la mémoire doit nécessairement s'appuyer sur une sérieuse et profonde lecture du rapport de l'Instance Equité et Réconciliation (IER) et celui du Cinquantenaire. Dans leur échange avec les membres de l'Instance, MM. Manouzi, Bnouhachem et Lahrech ont aussi rappelé et argumenté les positions de principe du Forum sur la question de l'indépendance de la justice, sur le principe de la suppression de la peine privative de liberté à l'encontre des journalistes et sur les standards internationalement reconnus dans la définition des médias de service public, notamment audiovisuels. Avec cette 12ème audition réservée au du FMVJ, l'Instance du dialogue, composée des représentants parlementaires de huit partis et des représentants du Ministère de la Communication, du Syndicat National de la Presse Marocaine (SNMP) et de la Fédération Marocaine des Editeurs de Journaux (FMEJ), a bouclé la troisième semaine de ses travaux, entamés le 1er mars.