L'Institut national des conditions de vie au travail (INCVT), nouvel établissement public marocain en phase de lancement, multiplie les contacts avec de grands centres internationaux de recherche dédiés à la prévention des risques professionnels afin de s'inspirer de leurs expériences en la matière. Envoyée spéciale : Amal Tazi Après la visite la semaine dernière à l'Institut belge de prévention des risques professionnels "Prevent" à Bruxelles, une délégation marocaine, conduite par le ministre de l'Emploi et de la Formation professionnelle, M. Jamal Rhmani, s'est rendue mardi à Nancy (nord-est de la France) pour examiner les perspectives de coopération de l'INCVT avec l'Institut national français de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles (INRS), l'un des plus avancés d'Europe. Les membres de la délégation marocaine, composée de l'équipe de l'INCVT, sous la responsabilité du Pr Abdeljalil El Kholti, de l'Inspecteur général du département de l'Emploi, M. Mimoune Bentaleb, et du directeur du Travail, M. Abdelaaziz Addoum, ont visité à cette occasion les différents départements et laboratoires de recherche de l'Institut français ("Métrologie des polluants", "Homme au Travail", "Ingénierie des équipements de travail", "Produits d'information"). Ils ont assuré à la MAP avoir eu des échanges "fructueux" avec les responsables de l'INRS. "Nous avons convenu de signer une convention de coopération avec l'INRS pour bénéficier de son expérience et appuyer nos efforts en matière de prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles", a confié à la MAP M. Rhmani à l'issue de cette visite. Le ministre a rappelé que la création de l'INCVT, dont le statut devrait être publié fin avril 2010, est une des recommandations de la commission interministérielle mise en place sur Hautes Instructions Royales, après l'incendie de l'usine de Rosamor à Lissasfa, dans la banlieue de Casablanca, survenu en avril 2008, et qui avait fait 55 morts et plusieurs blessés. La mise en place de l'INCVT s'inscrit dans le cadre d'un plan d'action du Gouvernement marocain plaçant parmi ses principales priorités les questions de santé et de sécurité des travailleurs, a-t-il ajouté. Ce plan d'action, a précisé le ministre, prévoit également l'élaboration de la loi-cadre sur la santé et la sécurité de travail, en cours de finalisation, la mise à niveau des procédures d'autorisations et de contrôle ainsi que celle des entreprises en matière d'évaluation des risques professionnels. L'INCVT démarrera son activité avec une campagne de sensibilisation ciblant, dans une première étape, 3.000 entreprises de moins de 50 salariés à Casablanca avec l'ambition d'élargir cette expérience l'année prochaine à d'autres régions, selon Pr. El Kholti, médecin de travail, responsable du projet. Le directeur général de l'INRS, M. Pimbert Stéphane, a salué l'initiative marocaine de créer cet institut qui reflète l'intérêt accordé par le Royaume aux questions de santé et de sécurité du travail, exprimant la disposition de son établissement de l'accompagner dans sa phase de lancement, en particulier sur les plans de sensibilisation, de formation et de recherche. Pour sa part, le directeur général français du Travail, Jean-Denis Combrexelle, a mis en avant la convergence de vues entre la France et le Maroc sur les questions liées à l'emploi, réitérant la détermination de son département d'intensifier sa coopération avec le Royaume, notamment en matière de santé et de sécurité du travail. M. Rhmani devra présider, mercredi à Paris, la cérémonie de signature du programme annuel de coopération technique entre le Maroc et la France dans les domaines de l'emploi, du travail et de la formation professionnelle au titre de l'année 2010. De même, il tiendra des séances de travail avec les responsables du groupement d'intérêt public santé et protection sociale internationale (GIP-SPSI) pour examiner la mise en oeuvre du programme de coopération Maroc-France en matière de couverture médicale et de protection sociale pour les années 2010-2012. Le ministre rencontrera, par ailleurs, la déléguée aux Affaires européennes et internationales pour faire le point sur la mise en oeuvre, l'exécution et le suivi des recommandations de la rencontre Euromed sur l'emploi et le travail décent, tenue en 2008 à Marrakech.