Le professeur Jamal Eddine Naji a plaidé, jeudi à Rabat, pour le droit d'accès à l'information du domaine public, en inventoriant les principes et les grandes lignes de la stratégie devant consolider la promotion de ce droit et aboutir à sa consécration. Intervenant dans le cadre de l'atelier d'orientation pour la promotion de l'accès à l'information, organisé par Transparency Maroc, en présence d'une pléiade d'experts et universitaires, le Professeur Jamal Eddine Naji a présenté la plateforme de ce plaidoyer, en rappelant notamment que le droit à l'information délimite, par essence, à la fois, ce qui peut faire l'objet d'une publication publique et ce qui ne peut être divulgué que pour certains ou sous certaines conditions, ou encore ce qui ne peut l'être pour cause d'intérêt public ou de droits individuels . Pour la consécration de ce droit, l'intervenant a présenté un argumentaire fondé sur cinq considérations à même d'appuyer le plaidoyer visant la consécration du droit d'accès à l'information. La première considération tient du fait que ce droit a été consacré, à divers niveaux législatifs, par près de 90 pays, a-t-il indiqué, soulignant que le Maroc ne peut plus ignorer la légitimité de ce droit ou en reporter l'adoption solennelle et effective, d'autant plus qu'il y a une volonté politique exprimée notamment sur le registre du respect et du développement des droits de l'Homme. La deuxième considération est relative au fait que le Maroc se distingue, sur le plan arabe, par nombre d'initiatives de gouvernance qui concèdent de plus en plus la divulgation de certains contenus de l'information dite "domaine public ", a-t-il affirmé, citant à cet égard diverses manifestations de cette tendance, aussi bien dans le plan " e-gouvernement " . La troisième considération, qui plaide en faveur de la consécration de ce droit, concerne la capitalisation des efforts de l'Etat marocain déployés ces dernières années en terme de politiques, plans, mesures et réformes et modernisation de l'administration publique ainsi qu'en termes d'investissements, aussi bien en ressources humaines qu'en équipements, et dont les résultats devraient aboutir à une vision bien intégrée, bien articulée et rigoureusement planifiée pour le court, le moyen et surtout le long terme, à l'horizon de l'objectif mondial de la société de l'information. La quatrième considération évoquée par le Pr. Naji est relative aux besoins de la jeunesse marocaine qui a intégré le cyberespace avec tous les besoins, réflexes et attitudes qu'il crée chez l'usager, où l'Etat est appelé à encadrer, de façon précise, le droit d'accès à l'information pour pouvoir garantir le plus bénéfique exercice de la liberté d'expression. Alors que la cinquième considération est relative à la vivacité et au dynamisme de la société civile marocaine. Cet acteur, de plus en plus recherché comme allié, comme vigie, comme force de propositions et source de compétences, est une richesse pour le Maroc, a-t-il soutenu, affirmant que c'est cette même société civile qui est porteuse de cet appel au droit d'accès du citoyen à l'information et à sa mise en œuvre. Organisé en collaboration avec l'Organisation des Nations unies pour l'Education, la Science et la Culture (UNESCO) et avec le soutien de l'ambassade des Pays Bas à Rabat, cet atelier a constitué une occasion pour débattre des normes et principes concernant l'accès des citoyens à l'information.