Le dialogue national «médias et société» vise l'établissement d'un diagnostic approfondi des différentes questions relatives au secteur des médias pour parvenir à des propositions pratiques et réalistes, a indiqué, mercredi à Casablanca, le Coordonnateur général du dialogue, M. Jamal Eddine Naji. Ce dialogue se déroule dans le cadre de séances à huis clos pour débattre des questions ayant trait aux médias et à la société, et se veut en même temps un débat ouvert pour l'échange d'idées sur les problématiques relatives à ce secteur, a ajouté M. Naji, lors d'une conférence de presse. Depuis le lancement de ce dialogue, le 28 janvier dernier, douze séances ont été tenues avec plusieurs acteurs du secteur, notamment la Fédération marocaine des éditeurs de journaux (FMEJ), le Syndicat national de la presse marocaine (SNPM) et le ministère de la communication, a-t-il rappelé, précisant que ces séances ont abouti à des idées et choix se rapportant notamment aux aspects économique, financier et juridique. M. Naji a indiqué que d'autres séances ont été tenues avec la plupart des instances, associations et institutions publiques, de même que des correspondances ont été adressées aux différentes formations politiques, le but étant de recueillir leurs avis sur les questions qui se posent sur la scène médiatique, ajoutant que le secteur audiovisuel sera au centre des débats à partir de mi-avril prochain. Ce dialogue restera ouvert à l'ensemble des acteurs dans le domaine des médias, a déclaré M. Naji, soulignant que les membres de la Coordination générale du dialogue veillent à s'informer des avis de toutes les parties concernées, ainsi que de ceux des simples citoyens à travers les médias. Dans ce cadre, un site web sera lancé prochainement en vue d'enrichir le dialogue et recueillir les opinions sur ce sujet, a-t-il annoncé. M. Naji a, par ailleurs, soutenu que les médias sont un jalon essentiel dans la consolidation de l'édifice démocratique, soulignant la nécessité d'institutionnaliser la liberté d'expression, garante de la volonté de réformes, de la consolidation des fondements de la démocratie. Cette liberté, a-t-il souligné, exige le respect de l'opinion du citoyen en lui garantissant le droit d'accès à l'information. Après avoir relevé que les médias marocains, à l'instar des médias de plusieurs pays, sont confrontés à un certain nombre de problèmes en raison des nouvelles technologies de communication, M. Naji a affirmé que le dialogue vise aussi à débattre d'autres questions ayant trait au droit du citoyen d'accéder à l'information et à l'importance de l'élément humain dans le domaine des médias et de la formation. De son côté, M. Khalil Hachimi Idrissi, président de la FMEJ, a indiqué que la Fédération a soumis ses propositions qui visent le développement de l'entreprise de presse, ajoutant qu'il est temps de débattre avec sérieux des problématiques liées au secteur des médias pour sortir de «la crise» à laquelle il fait face. Il a estimé, dans ce sens, que l'entreprise de presse ne peut être productive ou à la hauteur des attentes des lecteurs, si elle fait face à des problèmes d'ordre organisationnel, financier et juridique. Le président du SNPM, Younès Moujahid a, pour sa part, rappelé que le syndicat a réitéré, lors de ce dialogue, ses positions concernant la liberté de la presse et des médias audiovisuels et publics, et les problématiques de la déontologie de la profession, de la formation et des ressources humaines. Soulignant l'importance de l'adhésion de l'ensemble des parties à ce dialogue suivi de près sur les plans national et international, M. Moujahid a plaidé pour son élargissement et la réunion des conditions propices pour sa réussite. La plate-forme du dialogue «médias et société» affirme que cette initiative a notamment pour finalité de réglementer le secteur de la presse et élever son statut et son rôle au sein de la société, et ce au service de la pratique démocratique et la liberté de la presse, et pour garantir davantage de crédibilité et d'impact aux médias nationaux auprès de l'opinion publique.