La Bourse Internationale du Tourisme de Milan (BIT 2010) a ouvert ses portes, jeudi, avec l'ambition affichée par les exposants de près de 150 pays, dont le Maroc, de surmonter les effets négatifs que la crise économique mondiale n'a pas manqué d'avoir sur le secteur en 2009. Envoyée spéciale: Amina Benlahsen Tours opérateurs, agences de voyages, organismes de tourisme, transporteurs, chaînes hôtelières et institutions financières se déploieront ainsi durant quatre jours pour reconquérir le terrain perdu et sonder de nouvelles opportunités dans un secteur où la concurrence est des plus rudes. Le Maroc, dont le secteur touristique a démontré une grande capacité de résistance face à la crise en réalisant des performances plus qu'honorables en 2009 (près de 8,4 millions de touristes), ne sera pas en reste. Pour preuve, l'effervescence que connait dès l'ouverture de ce Salon de professionnels, le stand de l'Office National Marocain du Tourisme (ONMT), sous la houlette de sa représentante à Milan, Mme Jazia Santissi, pour allécher les acheteurs potentiels sur la richesse et la diversité de la destination Maroc et sur les opportunités d'affaires qui s'offrent à eux. Dressé sur 252 m2, le stand marocain à cet important rendez-vous de l'industrie touristique mondiale est animé par une douzaine de professionnels marocains des plus renommés (tour-opérateurs, hôteliers...), des compagnies aériennes "Royal Air Maroc" et "Air Arabia" et des Conseils régionaux du tourisme (CRT) d'Agadir, Marrakech, Fès, Meknès et Casablanca. Attentifs aux sollicitations des uns et des autres, ils s'ingénient à vanter les atouts du Royaume et à proposer des produits variés, innovants et de qualité, critères recherchés, parmi d'autres, par une clientèle de plus en plus exigeante. Une mobilisation à la mesure des richesses et potentialités dont dispose le Maroc et de l'importance de ce Salon qui constitue une occasion unique pour avoir une vue panoramique complète des offres touristiques internationales et un lieu de rencontre par excellence des acheteurs et décideurs avec les fournisseurs de l'industrie touristique. Marques de l'envergure de la BIT de Milan, la superficie qui lui est réservée (plus de 90.000 m2), le nombre de visiteurs attendus (plus de 150.000 dont près des deux tiers constitués de professionnels) et des journalistes assurant sa couverture (plus de 3000). +L'ITALIE, UN MARCHE PORTEUR+ L'intérêt qui est porté par le Maroc à ce Salon, cadre propice pour le renforcement de son positionnement et la consolidation de sa part dans les principaux marchés émetteurs, découle en particulier de l'importance que revêt l'Italie pour le Maroc en tant que marché prioritaire à l'instar de la France, la Grande-Bretagne, l'Allemagne et l'Espagne. Il s'agira, par conséquent, pour l'ONMT et les autres partenaires, de donner une nouvelle dynamique à ce marché porteur et de faire en sorte que soit réalisé l'objectif escompté, à savoir accroître de 10 pc le nombre de touristes italiens se rendant au Maroc pour atteindre 200.000 en 2010 contre 185.000, l'année passée.
Cette dynamique pourrait, de l'avis de certains observateurs, découler de la combinaison entre le balnéaire (pour lequel l'italien marquait son penchant par le passé), le thérapeutique, le culturel et le divertissement. La variété des destinations en est également un facteur essentiel, sachant qu'en plus de Fès, Marrakech, Casablanca et Agadir, les Italiens ont d'ores et déjà montré un grand intérêt pour la station balnéaire de Saïdia. Cette nouvelle offre balnéaire attractive est d'ailleurs programmée par deux des plus grands Tour-opérateurs italiens : "Alpitour" et "Ventaglio". Les marges de progression du produit marocain sur le marché italien sont du reste énormes puisque la part que le Maroc y occupe ne dépasse guère 1,5 pc. Cette évolution peut être encouragée par les perspectives de reprise économique en 2010 et par les importantes valeurs réalisées chaque année par le marché italien. Les chiffres sont à cet égard éloquents: voyages internationaux d'une valeur de près de 33 milliards d'euros et une dépense annuelle moyenne en voyages par famille estimée à 3285 euros. Sachant que les italiens sont surtout chercheurs de destinations offrant un mix entre le balnéaire, la relaxation et le culturel, les opérateurs marocains oeuvrant dans le secteur devraient axer leur stratégie sur l'amélioration du positionnement de la destination Maroc et la consolidation de son image par la promotion notamment de ses valeurs culturelles, son authenticité et sa proximité. Au nombre des enjeux figurent également le renforcement et le repositionnement de produits traditionnels et l'intégration de nouvelles idées de circuits, notamment dans certaines régions du Sud. Il s'agira aussi de démarcher de nouveaux tour-opérateurs et de renforcer la connaissance de Saidia auprès des réseaux de vente italiens. Pour ce qui est précisément du volet "co-marketing", l'ONMT œuvre de concert avec ses partenaires parmi les tour-opérateurs italiens à la promotion de la destination Maroc à travers la signature de contrats comme ceux conclus avec "Alpitour " et "Turisanda". Ces contrats ont généré un flux de 45.000 pax en 2009 contre 40.000 en 2008, soit une augmentation de 12,5 pc. Il s'agira finalement pour le Maroc de consolider ses acquis et de sonder de nouvelles opportunités, fort des atouts dont il dispose et de la variété des offres que lui permet son authenticité, son ouverture sur la modernité, la diversité de ses paysages, son climat et la convivialité de son peuple. La Bourse internationale de Milan se déroule comme à l'accoutumée selon la formule "multitarget" qui prévoit, un week-end entier, pour le grand public (52.000 visiteurs l'année dernière).