La Commission de l'Union africaine (CUA) a proposé de prendre contact avec les acteurs étatiques opérant dans le centre et de sud de la Somalie dans le contexte de la nécessité de mettre en place un mécanisme de coordination civilo-militaire pour préserver et élargir l'espace humanitaire. "Je suggère que nous prenions contact avec les acteurs non étatiques opérant dans le centre et le sud de la Somalie dans le contexte de la nécessité de mettre en place un mécanisme de coordination civilo-militaire en vue de l'utilisation des ressources et du personnel militaires pour préserver et élargir l'espace humanitaire ", a souligné le président de la CUA, Jean Ping à l'ouverture, jeudi à Addis-Abeba, de la conférence d'annonce de contributions sur la sécheresse et la famine dans la Corne de l'Afrique. En juillet dernier, l'ONU a déclaré l'état de famine dans le sud de la Somalie notamment dans les deux régions de Bas-Chébéli et de Bakool. La Somalie présente l'un des plus forts taux de malnutrition dans le monde dépassant 50 pc notamment chez les enfants. Dans le sud du pays, un enfant sur quatre est gravement sous-alimenté. M. Ping a souligné que la crise humanitaire que vit la région de la Corne de l'Afrique requiert la recherche de solutions "à moyen et à long termes" non seulement dans la Corne de l'Afrique mais dans l'ensemble du Continent. "Nous sommes tous conscients qu'il existe des cas de sécheresse et de famine dans d'autres parties du Continent. La région du Sahel en constitue l'exemple classique et nous devrons prendre cela en considération dans nos futurs plans", a-t-il dit. Selon le Premier ministre éthiopien, Meles Zenawi qui prend part à cette conférence, "le centre de gravité du défi de l'insécurité alimentaire dans la région réside dans le déplacement de la communauté d'agriculteurs installée dans les zones pastorales", soulignant que le phénomène du changement climatique a eu un impact négatif sur les zones pastorales contribuant ainsi à cette situation dramatique. Il a, à cette occasion, assuré que la région de l'Autorité intergouvernementale pour le Développement (IGAD) est disposée à jouer son rôle dans l'hébergement des réfugiés somaliens affectés par la famine. Initiée sous le thème "Une Afrique- Une voix contre la faim", cette conférence internationale est marquée par la participation du président en exercice de l'UA, l'Equato-guinéen Teodoro Obiang Nguema, du président djiboutien Ismaël Omar Guelleh et du président somalien Sheikh Sharif Sheikh Ahmed. Le haut représentant de l'UA pour la Somalie, l'ancien président ghanéen Jerry Rawlings, la secrétaire générale adjointe des Nations unies Asha Rose Migiro, ainsi que la Commissaire européenne en charge de la Coopération internationale et de l'aide humanitaire Kristalina Georgieva assistent à cette conférence. L'objectif principal de cette réunion de haut niveau est d'attirer l'attention des dirigeants africains et de toute la communauté internationale sur la sécheresse qui prévaut dans la Corne de l'Afrique, afin de les inviter à apporter directement leur appui financier ou en nature à la région en général, et plus particulièrement à la Somalie. D'autres partenaires de taille pour l'Afrique, notamment la Ligue des Etats arabes, l'Organisation de la Coopération Islamique (OCI), le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine, les Etats-Unis et l'Union européenne, seront également invités à annoncer leurs contributions. Une fois de plus, une situation humanitaire tragique dans la Corne de l'Afrique attire l'attention du monde entier. Des régions entières, et plus particulièrement la Somalie, sont affectées par une sécheresse grave qui y sévit depuis de nombreux mois et qui a conduit une pénurie sévère en denrées alimentaires. Un nombre impressionnant estimé à plus de 12,5 millions de personnes (dont 3,3 millions, exclusivement en Somalie) ont actuellement besoin d'une aide humanitaire d'urgence. Cette situation dramatique est susceptible de s'aggraver à cause de l'impact négatif de la sécheresse qui va s'étendre aux jours et aux mois à venir. Selon le bureau de coordination des Affaires humanitaires de l'ONU (OCHA), la région de la Corne de l'Afrique a besoin de 2,4 milliards de dollars pour sortir de cette situation de crise.