Les participants à une journée d'étude, tenue lundi à Tanger, sur "la révision constitutionnelle et la régionalisation avancée", ont souligné l'importance d'accorder une place particulière au projet de régionalisation dans le cadre des futures réformes constitutionnelles et politiques. Les chercheurs et professeurs universitaires qui ont pris part à cette rencontre, organisée par la faculté de droit de Tanger et la Revue marocaine d'administration locale et de développement (REMALD), ont noté que la garantie de la réussite de ce projet dépend d'une assise constitutionnelle ainsi que de la mobilisation de tous les intervenants pour la mise en oeuvre de ce système de gouvernance décentralisé. L'octroi de nouvelles prérogatives à des instances régionales nécessite une révision des compétences du gouvernement central ainsi, le renforcement de la séparation des pouvoirs et la mise en adéquation des mécanismes d'élaboration et de contrôle des finances publiques, ont-ils ajouté. Les participants à la journée d'étude, initiée en collaboration avec la Fondation Hanns Seidl, ont notamment discuté des règles constitutionnelles de la régionalisation avancée dans la perspective de la réforme de la constitution, de la question du financement de la régionalisation, du découpage territorial proposé dans le cadre du rapport de la commission consultative et de la représentativité des femmes. Intervenant à l'ouverture de cette rencontre, le président de l'université Abdelmalek Essaâdi, M. Houdaifa Ameziane, a souligné que le discours Royal du 9 mars a jeté les fondements d'un nouveau Maroc consacrant les acquis en matière de démocratie et de bonne gouvernance, soulignant que cette rencontre constitue une occasion pour enrichir le débat sur les réformes constitutionnelles dans le conteste marocain en relation avec le chantier de la régionalisation avancée. Il a aussi noté la nécessité pour le milieu académique d'adhérer activement au processus de dialogue et de concertation autour du chantier des réformes, relevant l'importance d'ouvrir l'université marocaine sur son environnement afin d'apporter une objectivité scientifique au débat autour de ce sujet. De son côté, le doyen de la faculté de droit de Tanger, M. Mohamed Yahia, a estimé que le Maroc est sur le point d'entamer une deuxième génération de réformes politiques, économiques et sociale, après les réformes et chantiers déjà engagés durant la dernière décennie. Le programme de cette rencontre comptait également des interventions sur les aspects techniques et politiques des réformes constitutionnelles, la place de l'exécutif dans le projet de réforme et le rôle de la justice dans ce sens.