Dans le cadre de ses activités parallèles, la Faculté polydisciplinaire de Tétouan a organisé une rencontre sur la «Régionalisation avancée à la lumière du discours royal du 30 janvier 2010». Ce thème d'actualité, constitue un défi national, auquel les citoyens doivent adhérer. Il vient s'ajouter aux multiples chantiers lancés par le Souverain dans les différents domaines pour moderniser les structures de l'Etat et de la société et hisser le Royaume au rang des pays résolus à relever les défis du développement et de la démocratie. Les participants soulignent que le chantier de réforme et de développement du système de régionalisation constitue un tournant historique et un saut qualitatif devant permettre une révision du découpage régional et de la politique de régionalisation. Le discours Royal du 30 janvier dernier a tracé une feuille de route claire et a défini les actions à mener pour la mise en place d'un modèle marocain de régionalisation avancée. Initiée par la Faculté ploydiciplinaire de Tétouan (FPT), en collaboration avec la Revue Marocaine d'Administration Locale et de Développement (REMALD), la rencontre a connu la participation de professeurs universitaires et experts marocains et étrangers dont Mme Patricia Abascal Jiménez, première vice présidente du conseil d'Ibiza (Espagne), M. Yvon Ollivier, Préfet honoraire, expert international et ex directeur de cabinet du ministre français de l'intérieur Paul Quilès, M. Manuel Terol Becerra, professeur du droit constitutionnel à l'université Pablo de Olavide de Séville (Espagne), M. Ahmed Bouachik, Pr à la faculté de droit de Salé et membre de la commission consultative de la régionalisation, Mme Amina Massoudi, Pr à la faculté de droit de Rabat-Agdal et également membre de la commission consultative de la régionalisation, et M. Amrani Boukoubza, Pr à la faculté de droit de Tanger. Ainsi, le pr M. Bouachik a indiqué que le Maroc a réalisé un saut qualitatif avec ce projet de régionalisation en matière de consécration et de consolidation d'un Etat moderne, évoquant à cet égard le discours royal qui constitue, selon lui, la feuille de route pour réaliser cet objectif. M. Bouachik, après avoir rappelé les expériences marocaines depuis l'indépendance sur la mise au point des mécanismes où le citoyen s'associe à la gestion locale, il devait brosser un tableau de dysfonctionnements qui ont émaillé les différents systèmes expérimentés, affirma qu'il est temps de mettre en œuvre une régionalisation cohérente, rationnelle avec le transfert de compétences de l'Etat à la région. L'intervenant a ensuite mis l'accent sur la nécessité de doter la région de moyens financiers et humains suffisants, insistant en particulier sur le partenariat avec les autres composantes de la société et la solidarité entre les régions. Et de conclure que le Maroc est bel et bien engagé sur la voie de la régionalisation grâce à la volonté royale qui vise la consécration et la consolidation d'un Etat de droit moderne. Quant à Mme Massoudi, elle a axé son intervention sur le «seuil défini» en matière de régionalisation considéré comme un espèce de démocratie, qui encourage la décentralisation, C'est dans cette optique que s'inscrit l'initiative d'autonomie au Sahara. Elle a énuméré en outre les caractéristiques de cette initiative qui fera l'objet d'un texte au niveau de la constitution. Apres avoir cité l'exemple de certains pays européens dont la France, le Portugal et l'Espagne, elle a indiqué que le projet marocain, tout en s'inspirant des autres modèles, est plus avancé car prenant en compte les spécificités de chaque région. Pour sa part, M. Amrani a parlé de l'aspect social de la régionalisation, prenant comme l'exemple deux secteurs: santé et sport. Insistant sur le fait que le projet de régionalisation doit se baser sur l'égalité sociale, la gestion sur la base de décentralisation. Il ne saurait constituer une alternative au projet de l'Etat national unitaire. L'expert français, Yvon olivier a, quant à lui, évoqué l'exemple de la France qui, selon lui, demeure le pays ou «l'état reste compétent dans de nombreux domaines qui sont décentralisés dans beaucoup d'autres pays européens». Son homologue espagnol, Manuel Terol préfère parler de «régions autonomes où chaque citoyen a sa place dans la société» plutôt que de régionalisation. «L'Espagne est un pays matériellement fédéral», a-t-il insisté relevant que malgré son expérience très avancée, beaucoup de problèmes subsistent encore notamment en raison de conflits de compétences entre l'Etat et les communautés autonomes, d'où la création de commissions bilatères à même d'aider à résoudre ce genre de problèmes avant tout recours à la justice.