Des professeurs universitaires et acteurs de la société civile ont animé, samedi à Kénitra, une rencontre sur le projet de régionalisation et la démocratie au Maroc. Les organisateurs: l'Association de l'Union des jeunes avocats du barreau de Kénitra, le Forum marocain de la recherche en démocratie et le Forum alternatives-Maroc, ont salué le choix du thème de cette rencontre qui s'inscrit dans le cadre des concertations en cours dans le Royaume sur la régionalisation avancée. La réflexion sur les outils susceptibles de créer des institutions régionales érigées en entités politiques soulève une interrogation sur la relation entre ce qui relève du local, du provincial, du régional et du national, ont-ils noté, appelant à s'attarder sur les dysfonctionnements de nature à écorcher la démocratie représentative et à mettre en place de nouvelles bases institutionnelles pour concrétiser une véritable décentralisation. Pour M. El Aâraj Mohamed, professeur à la faculté de droit de Fès, une régionalisation réussie doit prendre en compte un découpage respectant un certain nombre de facteurs d'ordre linguistique, économique, financier et historique, estimant nécessaire la création de Conseils économiques et sociaux régionaux où seront représentées les organisations économiques et sociales. Le chercheur Mohamed el Hadi a relevé, de son côté, que la régionalisation a besoin d'un cadre constitutionnel et d'une définition claire de la relation entre la région et l'Etat. Comment la régionalisation avancée peut-elle contribuer au développement de la démocratie? s'est interrogé, pour sa part, M. Driss Lagrini, professeur à la faculté de droit de Marrakech. Dans ce sens, il appelé au renouvellement des élites locales par le biais d'élections transparentes. Quant à M. Brahim El Mansouri, professeur à la même la faculté, il a souligné le rôle important que joue la régionalisation dans le développement des Nations. Les pays qui ont gagné la bataille du développement économique et social sont ceux qui auront réussi leurs politiques de régionalisation, a-t-il dit, souhaitant de voir le futur découpage prendre en compte la complémentarité entre les régions et leur conférer de larges prérogatives afin de leur permettre de créer leurs propres richesses. Pour Kamal Lahbib, acteur associatif, parler de la régionalisation avancée c'est soulever la problématique de la répartition des richesses, la gouvernance et la disposition de l'Etat à déléguer un certains nombre de prérogatives aux régions.