M. Driss El Yazami, président du Conseil National des Droits de l'Homme (CNDH) a présidé, mardi au Palais des Nations à Genève, l'Assemblée Générale du Réseau des Institutions Nationales Africaines des Droits de l'Homme (RINADH) dont le CNDH assure la présidence depuis 2009. S'exprimant à cette occasion, M. El Yazami a indiqué qu'au cours de l'année écoulée, le Réseau a accompli son travail dans divers domaines, notamment en matière de renforcement des capacités des INDH membres et ce à travers l'organisation de plusieurs ateliers régionaux et sous-régionaux de formation à l'intention des commissaires et membres du personnel des INDH membres du Réseau. Il a précisé à ce propos que des analyses et des évaluations des lacunes visant à identifier et à corriger les faiblesses au sein des Institutions Nationales des Droits de l'Homme ont été menées pour trois institutions nationales, celles de la Côte d'Ivoire, de Mauritanie et du Nigeria en vue de leur permettre de mieux se conformer aux Principes de Paris. Le Réseau, a-t-il poursuivi, a aussi rapproché les INDH des mécanismes régionaux des droits de l'homme à travers différents séminaires et ateliers au cours desquels les deux parties ont discuté de leur collaboration dans la promotion et la protection des droits de l'homme. M. El Yazami a signalé que ces réalisations n'ont pas été accomplies sans difficulté, précisant que le premier défi est lié au manque de financement qui empêche le secrétariat du Réseau de répondre de manière efficace aux besoins de ses membres, un problème dû en partie, selon lui, au fait que certains membres du Réseau ne s'acquittent pas de leurs obligations vis-à-vis du Réseau. L'autre défi, consiste en la consolidation de la paix et de la démocratie, a dit le président du CNDH, notant toutefois que les nombreuses élections qui ont eu lieu à travers l'Afrique sont une indication claire que le continent est engagé dans un processus irréversible vers la libéralisation politique qui conduit à la participation et à la primauté des droits de l'Homme. Il a à cet égard averti que si ce processus vers la participation et le choix libre et démocratique n'aboutit pas, la sécurité et la paix sont en danger. M. El Yazami a relevé que la plupart des Institutions nationales des droits de l'homme en Afrique sont encore à l'étape naissante et se doivent de gagner la confiance non seulement des personnes pour lesquelles elles travaillent, mais également d'autres organisations de défense des droits de l'homme et des gouvernements. La marche vers un continent caractérisé par les droits de l'homme et l'Etat de droit est longue et pleine d'embûches mais nous pourrons y arriver par l'adoption d'une approche constructive de partenariat et de collaboration entre les acteurs concernés, a-t-il conclu. L'Assemblée Générale du RINADH, qui s'est tenue en marge de la 24ème session du Comité international de coordination des institutions nationales des droits de l'Homme (CIC), a donné lieu à un débat qui a porté sur plusieurs questions, dont le rapport annuel sur le travail du Réseau et celui sur l'exécution du plan d'action de son secrétariat, ainsi que la discussion de la mise en Âœuvre du plan d'action du Réseau au titre de 2012-2014. A cette occasion, les axes de ce plan ont été présentés. Ils consistent en le renforcement professionnel et financier du secrétariat du réseau, des capacités des INDH existantes et émergentes et des connaissances des INDH en ce qui concerne les thématiques de préoccupation de droits de l'Homme (entreprises et droits de l'Homme, prévention contre la torture, droits de l'enfant, de la femme et des personnes handicapées). Ils portent également sur la promotion de la coopération entre les INDH et les mécanismes régionaux et internationaux des droits de l'homme.