L'Audit public constitue un levier de la bonne gouvernance, a affirmé, lundi à Bruxelles, M. Ahmed El Midaoui, Premier président de la Cour des comptes, soulignant que l'exemple de cette institution démontre qu'il est possible de réaliser des résultats importants par des moyens purement nationaux et en un temps relativement court. "Avec un positionnement institutionnel adéquat, une stratégie claire et un leadership professionnel, l'exemple de la Cour des comptes du Maroc démontre qu'il est possible de réaliser des résultats importants par des moyens purement nationaux et en un temps relativement court", a déclaré M. El Midaoui lors d'une table ronde sur la bonne gouvernance, organisée dans le cadre des 5émes journées européennes du développement, initiées par la Commission européenne et la présidence belge de l'Union européenne. Il a indiqué que l'objectif ultime du contrôle exercé par la Cour des comptes est l'amélioration de la gestion des finances publiques en vue de préserver les deniers publics et contribuer à offrir le meilleur service au citoyen. Ceci, a-t-il poursuivi, se réalise notamment par le biais des recommandations qu'elle fait pour améliorer la rentabilité et l'efficacité de la gestion publique. Tout en soulignant que le renforcement de l'indépendance est une condition préalable pour l'exercice d'un contrôle supérieur efficace, il a indiqué que "la Cour des comptes a été entourée par le législateur de toutes les garanties d'indépendance qui lui confèrent les conditions nécessaires à l'exercice de ses missions avec responsabilité, transparence et impartialité et lui permettent d'être à l'abri de toute pression et de toute orientation partisane". Devant un panel d'experts internationaux, M. El Midaoui a mis en exergue l'impact du reporting de la Cour des comptes dans l'amélioration de la gestion publique, soulignant que "les rapports annuels assurent à la fois une fonction de redressement des dysfonctionnements et une fonction de prévention de la mauvaise gestion". Depuis l'entrée en vigueur du nouveau code des juridictions financières, un important effort a été consenti en vue de sensibiliser les différents intervenants dans la gestion publique à l'obligation de rendre compte, a-t-il dit. Il a également affirmé que la Cour des comptes continue de développer la coopération internationale avec plusieurs organismes internationaux et régionaux et des institutions similaires de pays amis et ce dans le but d'échanger les expériences et d'améliorer ses pratiques et son savoir faire. La Cour des comptes joue un rôle actif au niveau de l'Organisation internationale des institutions supérieures de contrôle des finances publiques (INTOSAI). Elle préside depuis 2005 la commission stratégique de renforcement des capacités des institutions supérieures de contrôle, a-t-il dit. La cour est membre du comité exécutif de l'ARABOSAI (organisation arabe des institutions supérieures de contrôle) et de la commission maghrébine de coordination des institutions supérieures de contrôle des finances publiques. Elle fait partie également de l'Organisation africaine des institutions supérieures de contrôle (AFROSAI) et de l'association des institutions supérieures de contrôle ayant en commun l'usage du français (AISCCUF). La Cour des comptes est associée régulièrement par son homologue française aux missions de contrôle effectuée dans le cadre du mandat de commissariat aux comptes qu'elle assure auprès ce certaines organisations des Nations-unies (HCR, UNESCO,OMCà), a ajouté M. El Midaoui. Les 5èmes Journées européennes du développement (JED) organisées lundi et mardi à Bruxelles par la Commission européenne et la présidence belge de l'UE, sont présentées comme le "plus important forum européen où se débattent les questions et les enjeux de la coopération internationale au développement", avec la participation de plus de 5.000 experts internationaux d'une centaine de pays et d'une dizaine de chefs d'Etat et de gouvernement. Et de souligner que l''un des atouts du modèle du contrôle supérieur des finances publiques au Maroc réside dans le fait que les auditeurs des juridictions financières ont une double identité: une identité juridictionnelle et une identité d'auditeur. A ce titre, a expliqué M. El Midaoui, les juridictions financières peuvent, en plus du travail d'audit classique, prononcer des sanctions pécuniaires à l'encontre des gestionnaires publics qui ont méconnu les règles régissant le domaine des finances publiques, voire engager leur responsabilité pénale. D'autres mesures d'accompagnement sont venues appuyer cette indépendance, pour que la Cour puisse jouer pleinement son rôle, a-t-il poursuivi, citant à ce titre le renforcement des capacités, la promotion de la formation professionnelle des magistrats, l'utilisation intensive des technologies de l'information et de la communication, l'adoption de normes de contrôles empreintes d'objectivité et de professionnalisme et l'ancrage de l'éthique et de l'intégrité.