Le Maroc a pu tirer de grosses recettes du processus de privatisation dans lequel il s'est investi depuis 1989. Ahmed El Midaoui, premier président de la Cour des comptes, a attiré l'attention sur les défis qu'ont à soulever les institutions de contrôle chargées d'auditer les privatisations. Engagé dans le processus de privatisation depuis 1989, le Maroc a pu encaisser des recettes confortables de cette politique. En chiffres, il s'agit de 94 milliards de dirhams qui ont alimenté les caisses du Maroc. C'est le chiffre mis en avant par Ahmed El Midaoui, premier président de la Cour des comptes, lors de l'ouverture des travaux de la 14ème réunion annuelle du groupe de travail international portant sur «L'audit des privatisations, la régulation économique et du partenariat public/privé», qui relève de l'Organisation internationale des institutions supérieures de contrôle des finances publiques (Intosai). «71 compagnies au total ont été privatisées durant ce processus qui a connu une grande réussite», a-t-il souligné. A l'occasion, M. El Midaoui a mis en avant les principaux résultats de ces opérations. A citer, notamment, la libéralisation et l'optimisation des performances signées par les secteurs phares de l'économie nationale, mais aussi les moyens mis en œuvre pour renforcer l'attractivité du Maroc en matière d'investissements étrangers directs, qui ont atteint plus de 8 milliards de dollars en 2006. De même, Ahmed El Midaoui a mis en avant les efforts que les institutions supérieures de contrôle doivent fournir sur le volet relatif à l'audit des privatisations. Il s'agit pour ces institutions de s'impliquer aux côtés de l'Etat en tant que partenaires en vue d'assouplir et fluidifier les relations des secteurs public-privé. Et d'ajouter qu'«il appartient à l'Etat de promouvoir des relations de partenariat souples et équilibrés avec le secteur privé, d'assurer que les capitaux nationaux et internationaux n'agissent pas uniquement dans leurs propres intérêts et de préserver les intérêts de la nation et des citoyens». De plus, M. El Midaoui a souligné l'obligation qu'ont ces institutions de contrôle de renforcer de façon permanente leurs capacités professionnelles, d'avoir des longueurs d'avance sur les risques potentiels et de se doter des structures et ressources humaines adéquates, en vue de faire face aux challenges incessants imposés par la mondialisation. Par la même occasion, M. El Midaoui a donné un aperçu global sur les principales missions et prérogatives de la Cour des comptes du Royaume. Cette manifestation de deux jours se veut une occasion pour le Maroc de s'ouvrir sur les différentes expériences dans le domaine des privatisations et du partenariat public/ privé, ainsi que d'engager une large réflexion sur les problématiques et les enjeux économiques liés à ces thématiques. • Meriem Allam (avec MAP)