Des ONG des droits de l'Homme et des leaders religieux américains ont organisé, jeudi, un sit-in devant l'ambassade d'Algérie à Washington pour appeler les autorités algériennes à assurer la sécurité et l'intégrité physique de Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud et à lui garantir "son droit inaliénable à la libre expression de ses choix politiques". Bien que les responsables de sa détention "arbitraire et inique" aient annoncé sa libération le 6 octobre, il n'en demeure pas moins que "le sort de Ould Sidi Mouloud demeure toujours inconnu" ont déploré ces manifestants qui brandissaient les photos "d'un homme dont le seul tord a été d'exprimer son soutien à la proposition marocaine d'autonomie, en tant que solution définitive à la question du Sahara". Dans une déclaration à la MAP, Mme Kathryn Porter Cameron, Présidente du Leadership Council for Human Rights, qui a initié ce sit-in avec l'ONG US Free My Family Now, a souligné que "l'arrestation de Ould Sidi Mouloud constitue une grande tragédie et une pure travestie de justice", appelant Alger "à ne pas se dérober face à ses responsabilités et à garantir les droits de tout un chacun vivant sur son territoire". "Au-delà du cas Ould Sidi Mouloud, je voudrais dire aux populations séquestrées dans les camps de Tindouf que le monde ne les oubliera pas et que la justice finira par prévaloir", a-t-elle dit, appelant à organiser des sit-in dans d'autres capitales mondiales pour attirer l'attention sur la tragédie qu'endurent ces populations. Pour cette activiste américaine des droits de l'Homme, qui a appelé à l'ouverture des camps de Tindouf aux observateurs internationaux indépendants, "on ne peut rester indifférent au drame et aux conditions de vie abjectes auxquelles sont soumises les populations de Tindouf, où des mères sont privées de leurs enfants et où ces derniers sont récupérés à leur corps défendant par une caste dirigeante insensible et inhumaine". "Quand on constate de visu les stigmates de la torture sur un corps, on se doit de réagir et de dénoncer l'injustice", a-t-elle encore insisté. Dans une déclaration similaire, le Président du conseil national du clergé US, le révérend Rob Schenck a fait observer que le cas "éminemment humanitaire" de Ould Sidi Mouloud "met l'Algérie face à ses propres contradictions", appelant "les autorités de ce pays à faire preuve d'un tant soit peu d'humanisme". Rob Schenck a, par la suite, égrené "la longue liste des violations des droits de l'Homme dans les camps de Tindouf sur le sol algérien", formant le voeu que "la raison et la vérité finiront par éclater au grand jour". Et d'ajouter qu'Alger "ne peut se cacher derrière aucune excuse et devrait permettre aux populations de Tindouf d'aller où bon leur semblera sans aucune intimidation". Pour Sarah Channing, Présidente de Free My Family Now, une ONG US qui milite au nom des femmes sahraouies dont les proches sont séquestrées dans les camps de Tindouf, "il s'agit pour l'instant de déterminer le lieu où se trouve Ould Sidi Mouloud dont la famille est toujours sans nouvelle en dépit de l'annonce de sa libération", se disant "inquiète pour sa sécurité et celle de ses proches". "J'ai moi-même entendu les récits de personnes qui ont réussi au péril de leur vie à s'extraire des camps de Tindouf, dont les corps portent encore les plaies de la torture qu'elles avaient endurées, de viols et de sévices", a-t-elle dit, notant que "le monde mérite bien une réponse sans ambages de la part des autorités algériennes sur le sort qui a été réservé à Ould Sidi Mouloud".