L'Assemblée nationale française a voté vendredi en faveur du report de l'âge légal de départ à la retraite de 60 à 62 ans à l'horizon 2018, principale disposition du projet controversé de la réforme des retraites en France. Ce projet, dont l'examen a débuté mardi au Parlement, fait l'objet d'une forte mobilisation des syndicats et des partis de gauche pour empêcher son adoption. Très hostiles à la réforme, ils dénoncent le caractère "injuste" des mesures proposées, en particulier la question du report de l'âge du départ à 62 qu'ils considèrent comme un recul majeur sur un acquis social propre à la France. C'est à main levée que les députés français ont adopté vendredi cette mesure après un long débat, trois jours après la journée d'action intersyndicale qui a mobilisé mardi, à travers toute la France, entre 1,1 à 2,7 millions de personnes dans une tentative de "faire barrage" à ce projet gouvernemental. Mercredi, le président français Nicolas Sarkozy a affirmé qu'il n'était "pas question" de revenir sur le report de l'âge légal de départ à la retraite à 62 ans, tout en proposant des amendements dans son projet de réforme des systèmes de retraite. Ces amendements, portant notamment sur les emplois pénibles et sur les personnes qui ont commencé à travailler jeunes, sont jugés insuffisants par les syndicats qui ont appelé à de nouvelles grèves et manifestations contre la réforme le jeudi 23 septembre. L'examen du texte, qui compte une trentaine d'articles, devrait se poursuivre jusqu'au début de la semaine prochaine. Il sera soumis au Sénat à fin septembre. Le président français, qui espère obtenir le vote du texte par le parlement à fin octobre, considère cette réforme, en particulier le recul de l'âge de départ à 62 ans, nécessaire pour sauver le système de retraite français, à bout de souffle financièrement, en raison du vieillissement de la population.