"Doigts recourbés, taille cambrée, genoux pliés saillant de l'or et de la soie: les bas-reliefs d'Angkor vont s'animer à Fès. La cité impériale du Maroc a, en effet, invité le Ballet royal du Cambodge à ouvrir vendredi la seizième édition de son prestigieux Festival annuel des Musiques Sacrées", écrit jeudi +Le Figaro+. "La troupe, dirigée par la princesse Norodom Buppha Devi, dansera d'après une chorégraphie originale de la reine Kossamak Nearyrath Sereivoddhna, mère de l'ancien monarque de 87 ans Norodom Sihanouk" en ouverture du Festival des Musiques Sacrées du Monde (du 4 au 12 juin), ajoute le quotidien français dans un article intitulé +Fès, capitale de toute les spiritualités". A la nuit tombée, au pied des hauts remparts crénelés "se déploiera la très fastueuse légende de la création du royaume khmer. A la fois rituel et art, danse révélée et offrande céleste", écrit +Le Figaro+. "Aujourd'hui, le Ballet royal, classé depuis 2003 chef-d'oeuvre du patrimoine oral et immatériel de l'humanité à l'Unesco, a retrouvé son niveau d'avant-guerre. Dans leurs somptueux costumes, les danseuses savent parfaitement souligner chacune de leurs poses par un infime ralentissement", indique le journal. "Ce spectacle illustre le plus brillamment qu'il soit notre souhait de défendre un héritage traditionnel et universel face à la mondialisation culturelle", a déclaré le Président du festival, M. Mohammed Kabbaj, cité par la publication. "Faire découvrir les grandes traditions de l'Asie et de l'Afrique, et celles d'un Orient et d'un Occident qui s'entrelacent constamment, telle est notre vocation ici à Fès", confie M. Kabbaj au +Figaro+. "Malgré son institutionnalisation, le Ballet n'a pas perdu son caractère sacré et rituel, note Alain Weber, le directeur artistique du festival, cité par le quotidien. Les danseuses, parfois masquées, prient les dieux protecteurs dans la fumée d'encens, les bougies et les notes de la musique. Leurs dévotions donnent une impulsion surnaturelle à la représentation". Organisé par la Fondation Esprit de Fès, la 16ème édition du Festival des musiques sacrées du Monde se veut un voyage initiatique vers "l'apprentissage du monde, la découverte de l'autre, la connaissance de soi et la quête de spiritualité", fait observer M. Kabbaj.