Demain 2 septembre 2010, cela fera 50 jours que le journaliste Fahem Boukadous est détenu à la prison de Gafsa (sud-ouest du pays), et ce malgré une dégradation inquiétante de son état de santé. Incarcéré depuis le 15 juillet dernier alors que ses examens de santé étaient encore en cours, Fahem Boukadous a fait deux crises d'asthme aiguës depuis son arrivée à la prison de Gafsa. En outre, il souffre depuis deux semaines d'un abcès dentaire. Détenu dans une cellule collective où la plupart des détenus fument, la santé du journaliste ne cesse de se dégrader. Le suivi médical effectué par les médecins de la prison est réduit au strict minimum. Le 23 juillet, Fahem Boukadous a été victime d'une violente crise d'asthme. Ce sont les autres prisonniers qui ont alerté les gardiens devant la gravité de la situation. Le médecin de l'hôpital régional de Gafsa n'est arrivé que quarante minutes plus tard, trouvant Fahem Boukadous dans un état grave. Il a aussitôt fait part à l'administration de ses préoccupations. Prévenu trop tard, il aurait pu le trouver mort (lire http://fr.rsf.org/tunisie-la-vie-du-journaliste-fahem-28-07-2010,38041.html). Le 26 août dernier, le journaliste a été victime d'une seconde crise d'asthme, au lendemain de son transfert à l'hôpital de Gafsa pour des examens du thorax. Dans la nuit du 18 au 19 août 2010, des inconnus ont tenté de pénétrer dans la boutique de la femme du journaliste, Afef Bennaceur, située dans la cité de Sidi Ahmed Zarrouk, à 400 mètres d'un commissariat de Gafsa. En juillet 2008, son commerce avait fait l'objet d'une attaque similaire. Afef a porté plainte. Elle soupçonne la police politique d'être responsable de cette tentative d'effraction. Fahem Boukadous a été arrêté le 15 juillet 2010 à l'hôpital Farhat Hached de Sousse. Cette interpellation faisait suite à la confirmation en appel, le 6 juillet 2010, de la condamnation du journaliste à une peine de quatre ans de prison ferme pour avoir couvert, pour la chaîne El Hiwar Ettounsi, les manifestations populaires dans la région minière de Gafsa au printemps 2008. Lire l'historique de l'affaire à http://fr.rsf.org/tunisie-quand-le-monde-tourne-a-l-envers-15-07-2010,37957.html Nous demandons sa libération immédiate pour des raisons humanitaires. Au regard des conventions internationales relatives aux droits des prisonniers, nous dénonçons la privation de soins dont est victime Fahem Boukadous. Selon le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, la privation de soins médicaux peut constituer une forme de torture ou de traitements cruels, inhumains et dégradants.