Du 18 au 23 mars 2018 s'est tenue à Brasilia, la 8è édition du Forum mondial de l'eau sous le thème «Partager l'eau». Organisée par le Conseil mondial de l'eau, cette rencontre de haut niveau ambitionne de maintenir vivace la mobilisation des décideurs et les divers acteurs et intervenants en ce qui concerne les retombées des changements climatiques sur l'eau et également sur l'importance de cette ressource vitale comme source de vie et levier d'adaptation et de résilience par excellence, pour l'économie et pour l'environnement. Une occasion où notre pays s'affirme, grâce au Grand Prix Mondial Hassan II pour l'Eau de par les nobles valeurs pour lesquelles il a été crée, comme pays à profond ancrage civilisationnel, fervent défenseur des nobles idéaux de paix, de tolérance et de partage. C'est ce qui vient de démontrer le cachet que ce prix a revêtu cette année décerné sous le signe: « œuvrer pour plus de solidarité et d'inclusion afin d'assurer sécurité hydrique et justice climatique ». A à sa sixième édition cette année, ce prix qui a été décerné à l'Organisation de Coopération et de Développement économiques (OCDE), en la personne de son secrétaire général, M. Angel Gurria, récompense un parcours exceptionnel mené par ladite organisation, riche en innovation et créativité pour assurer sécurité hydrique et pérennité de la ressource. L'on sait d'ailleurs aujourd'hui, que la pénurie et la dégradation de la qualité de l'eau affectent plus de deux milliards d'êtres humains. L'ampleur des données y afférentes dit toute la dimension des défis auxquels les pays de la communauté mondiale se trouvent confrontés de nos jours. Et pour parer à tous les dangers et maintenir une veille permanente, il est important de souligner que l'ensemble des organismes des Nations Unies, notamment la Banque Mondiale et les organismes spécialisés dans la gestion des ressources en eau reconnaissent aujourd'hui que les niveaux des ressources naturelles en eau potable par habitant de la planète ont décliné de façon inquiétante. Une évidence qui est encore plus accentué dans les zones arides, notamment le Proche Orient et l'Afrique du Nord où les ressources d'eau douce par habitant ont diminué de 2,5% pendant les premières années de l'actuelle décennie. Plus inquiétant, certaines études établissent que le volume d'eau disponible par habitant au Maghreb et au Moyen Orient aura diminué de 80% en l'espace d'une vie d'homme, passant de 3400 mètres cubes en 1960 à 1250 ces dernières années et à 650 en 2025, soit nettement en dessous du seuil d'alerte fixé par la Banque Mondiale à 2000 mètres cubes. La question est donc bien prise au sérieux aujourd'hui de par le monde. A commencer par notre pays qui, dans son combat contre les phénomènes déstructurant pour l'environnement et pour les ressources, s'est doté, en plus d'une charte nationale pour l'environnement, charte qui consacre le droit de tout un chacun à vivre dans un milieu sain, de tout un arsenal de lois et de règlements qui favorise meilleure gestion et bonne gouvernance de la ressource. A cet effet d'ailleurs, il est utile de rappeler que la gestion de l'eau et des déchets a de tout temps été une préoccupation primordiale des priorités nationales de recherche qui ont été définies depuis 1998 et actualisées en 2006 dans la cadre de la préparation de la stratégie nationale pour le développement de la recherche scientifique à l'horizon 2025. Notre pays, dont l'expérience dans le domaine de la gestion de l'environnement et des ressources est aujourd'hui unanimement reconnue et saluée de par le monde, ne ménage aucun effort pour partager son savoir et son savoir-faire qu'il a accumulé depuis plusieurs décennies, avec les pays qui connaissent beaucoup de problèmes dans ce domaine. Dans ce cadre, et alors qu'il est la destination indiquée pour l'organisation de congrès, de séminaires et d'ateliers mondiaux et régionaux, a été régulièrement le lieu de rencontre pour des experts de différents pays. Des rencontres que notre pays a institué pour faire valoir son expérience et son expertise dans le domaine de la promotion et de la gestion des ressources en eau, l'importance qu'il accorde à la formation des ressources humaines, à la promotion de la recherche scientifique, à l'implication du secteur privé et au travail de partenariat mené pour aboutir à des solutions techniques, managériales optimales pour résoudre les problématiques liées gaspillages et aux pertes d'eau. Bien une démarche et une stratégie qui renseignent sur la pertinence de la vision préconisée par notre pays sous le règne de Feu Sa Majesté le Roi Hassan II, Dieu l'ait en sa Sainte miséricorde, et aujourd'hui sous la conduite éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, et ce à l'effet de parer aux dangers qui pèsent sur cette ressource et d'éviter que cette ressource, qui n'existe qu'en quantités limitées, devienne un frein pour le développement aussi bien humain qu'économique. Mohammed BEROUAL