Une évidence ! La pénurie et la dégradation de la qualité de l'eau affectent aujourd'hui plus de deux milliards d'êtres humains. L'ampleur des données y afférentes dit toute la dimension des défis auxquels les pays de la communauté mondiale se trouvent confrontés de nos jours. L'ensemble des organismes des Nations Unies, la Banque Mondiale et les organismes spécialisés dans la gestion des ressources en eau reconnaissent aujourd'hui que les niveaux des ressources naturelles en eau potable par habitant de la planète ont décliné de façon inquiétante. A l'origine de ce déclin, les experts avancent, entre autres raisons, l'accroissement de la population mondiale, de fortes pressions sur la ressource, la gestion irrationnelle. Evidemment, ce déclin est encore plus accentué dans les zones arides, notamment le Proche Orient et l'Afrique du Nord où les ressources d'eau douce par habitant ont diminué de 2,5% pendant les premières années de l'actuelle décennie. Plus inquiétant, certaines études établissent que le volume d'eau disponible par habitant au Maghreb et au Moyen Orient aura diminué de 80% en l'espace d'une vie d'homme, passant de 3400 mètres cubes en 1960 à 1250 aujourd'hui et à 650 en 2025, soit nettement en dessous du seuil d'alerte fixé par la Banque Mondiale à 2000 mètres cubes. La question est donc bien prise au sérieux aujourd'hui de par le monde. A commencer par notre pays qui, dans son combat contre les phénomènes déstructurants pour l'environnement et pour les ressources, s'est doté récemment d'une charte nationale pour l'environnement, charte qui consacre le droit de tout un chacun à vivre dans un milieu sain. A cet effet d'ailleurs, il est utile de rappeler que la gestion de l'eau et des déchets a de tout temps été une préoccupation primordiale des priorités nationales de recherche qui ont été définies depuis 1998 et actualisées en 2006 dans la cadre de la préparation de la stratégie nationale pour le développement de la recherche scientifique à l'horizon 2025. Notre pays, dont l'expérience dans le domaine de la gestion de l'environnement et des ressources est aujourd'hui unanimement reconnue et saluée de par le monde, ne ménage aucun effort pour partager son savoir et son savoir-faire qu'il a accumulé depuis plusieurs décennies, avec les pays qui connaissent beaucoup de problèmes dans ce domaine. Dans ce cadre, et alors qu'il est la destination indiquée pour l'organisation de congrès, de séminaires et d'ateliers mondiaux et régionaux, a été le lieu de rencontre dernièrement pour des experts de différents pays, venus discuter de la problématique de perte des eaux potables dans la région arabe et examiner les solutions optimales à ce phénomène. Tenue pour la première fois dans la région arabe, cette rencontre à laquelle ont pris part de hauts dirigeants d'organisations internationales du secteur de l'eau, des experts, des décideurs politiques, des représentants d'ONG de développement... s'inscrit en droite ligne des recommandations de l'atelier international sur la réduction de la perte de l'eau potable, organisé en septembre de l'année 2008 à Bonn, en Allemagne, sous le thème « Développer les capacités pour l'application des solutions ». Une occasion que notre pays a saisie pour faire valoir son expérience et son expertise dans le domaine de la promotion et de la gestion des ressources en eau et de souligner, par la voie du secrétaire d'Etat chargé de l'Eau et de l'Environnement, M. Abdelkébir Zahoud, l'importance de la formation des ressources humaines, la promotion de la recherche scientifique, l'implication du secteur privé et le travail de partenariat mené pour aboutir à des solutions techniques, managériales optimales de la problématique des pertes d'eau. Bien une démarche et une stratégie qui renseignent sur la pertinence de la vision préconisée par notre pays, sous la conduite éclairée de Sa Majesté le Roi, pour éviter que cette ressource, qui n'existe qu'en quantités limitées, devienne un frein pour le développement aussi bien humain qu'économique.