Les premiers signes avant - coureurs de ce que serait la conjoncture économique nationale au titre de l'exercice 2018 viennent d'être dévoilés. Il ne s'agit nullement d'hypothèses retenues mais plutôt d'une sorte de prévisions et pronostics tenant compte, bien évidemment, de certaines tendances qui caractérisent, depuis un certain temps déjà, tant la structure que la nature d'évolution de l'économie nationale en corrélation aussi avec ce qui se passe un peu partout dans le monde. D'autant plus qu'en termes de commerce mondial, le flux devrait s'accroître de 4% en 2018, et les cours pétroliers devraient repartir à la hausse, en parfaite corrélation avec la reprise de l'activité économique et avec la reconduction de l'accord intervenu entre les pays membres de l'OPEP limitant la production pétrolière. De ce fait, les prix de pétrole devraient évoluer aux environs de 60 dollars en 2018 après 54 dollars en 2017. Et ce, au moment où les cours des produits de base, hors carburants, devraient poursuivre leur tendance haussière avec une évolution de 0,5% en 2018. Aussi, convient-il de préciser que, version HCP, ces perspectives économiques nationales en 2018 qui tiennent aussi compte des hypothèses portant sur l'évolution de la campagne agricole 2017-2018 et sur les nouvelles mesures et dispositions annoncées dans la Loi des Finances 2018, font état d'un certain nombre d'indicateurs dont une décélération de la croissance économique, passant de 4% en 2017 à 2,8% en 2018; un repli de la valeur ajoutée du secteur primaire de 1,3% en 2018 au lieu d'une hausse de 13,6% en 2017; une légère reprise du rythme de croissance des activités non agricoles, passant de 2,8% en 2017 à 2,9% en 2018; une hausse de l'inflation, exprimée par le niveau général des prix, passant de 0,2% en 2017 à 1,5% en 2018; le maintien du déficit commercial à un niveau élevé, passant de 17,8% du PIB en 2017 et 18,2% en 2018; un repli du taux d'épargne nationale, passant de 28,9% du PIB en 2017 à 28,4% en 2018 ; le maintien du taux d'investissement à 33,3% du PIB en 2017 et 33,2% en 2018 ; une aggravation du besoin de financement de l'économie, passant de 4,4% du PIB en 2017 à 4,8% en 2018; un allégement du déficit budgétaire, passant de 4% du PIB en 2016 à 3,5% en 2017 et 2018 et enfin une légère accentuation du taux d'endettement global, passant de 81,6% du PIB en 2017 à 82,3% en 2018. Ceci étant, il serait toujours intéressant de suivre de plus près l'évolution de ces indicateurs d'autant plus qu'ils ont été élaborés à la veille de l'annonce « surprise » de l'entrée en vigueur de la flexibilité du dirham. Un régime de change qui aura un impact certain sur le devenir et le reprofilage de l'ensemble de l'appareil économique. N. BATIJE