Le manque de précipitations pluviométriques jusqu'ici observé conjugué au maintien, en pareille période, de températures relativement élevées, pèse de tout son poids sur l'état d'esprit des petits fellahs et risquent de freiner l'élan, généralement observé en cette période de l'année, pour ce qui est du travail du sol notamment en zone bour défavorable. En ce début de campagne, les temps sont difficiles et , à défaut précipitations, le bon déroulement la campagnes serait compromis et, en termes de sécurité alimentaire, l'agriculture qui, bon an mal an, couvre en moyenne, 65% des besoins en céréales, 96% des besoins en lait, 98% des besoins en viandes rouges, 100% des besoins volaille, 48% des besoins en sucre et 9% des besoins en huile risque d'en pâtir. Déjà, le centre météorologique ne prévoit pas de pluies pour les 15 jours à venir. Et entretemps les réserves en eau s'amenuisent. Faute de pluies, le niveau des nappes phréatiques est au plus bas et celui des barrages se situe, à mi-novembre, à seulement 35 ,3% contre 43,8% une année auparavant. Au total, la retenue des principaux grands barrages du Royaume se situe à environ 5364 Mm3. Le monde rural est-il en train de revivre le scénario ayant prévalu lors la campagne 2015-2016, une campagne des plus sèches ? D'autant plus que les petits agriculteurs en subissent toujours les séquelles au point que le Crédit Agricole du Maroc décide de se lancer dans une vaste opération de report des redevances au titre de cette campagne à même de permettre aux agriculteurs sinistrés de bénéficier de nouveaux prêts pour financer les éventuels investissements de la campagne 2017-2018. Peut être qu'il est encore tôt de voir les choses tout en noir, mais n'empêche que plus la pluie tarde à arriver, plus la campagne prend du retard et plus le spectre de changement climatique pointe à l'horizon. Et c'est d'ailleurs ce que soutient l'Organisation météorologique mondiale qui dans sa déclaration provisoire sur l'état du climat mondial signifie que « la température moyenne à la surface du globe pour les neuf premiers mois de l'année dépassait de quelque 1,1 °C celle de l'époque préindustrielle ». Et que « sous l'effet d'un puissant Niño, 2016 devrait conserver son statut d'année la plus chaude, 2015 et 2017 se disputant la deuxième et la troisième places. Et les années 2013 à 2017 sont bien parties pour constituer la période de cinq ans la plus chaude jamais enregistrée ». N. BATIJE