Fawzi forever. L'élection de Fouzi Lakjaâ, président de la FRMF, comme nouveau membre de la Confédération Africaine de Football a absolument ravi les Marocains et pas seulement les sportifs et particulièrement les footeux. Cette élection aurait pu être tout à fait normale, voire même une simple formalité si notre pays n'était pas aux abonnés absents dans les instances exécutives du football africain depuis plus de trois décennies maintenant. Il faut remonter en effet aux années quatre-vingt du siècle dernier pour voir un dirigeant marocain siéger au sein du Comité exécutif de la CAF. A l'époque, un certain Saïd Belkhayat, personnage très charismatique par ailleurs, avait réussi à faire carrière à l'intérieur de la CAF au prix d'inlassables efforts et d'un investissement personnel qu'il avait mûrement et longtemps semé avant d'en récolter les fruits. Avec Fouzi Lakjaâ, on peut dire que les choses ont changé puisqu'il s'agit de la candidature de tout un pays puisque tout le Maroc est derrière le président de sa Fédération de football. Bien sûr, le foot est une affaire d'Etat, et peut même contribuer à développer une diplomatie d'un autre genre et à brasser des bénéfices politiques inestimables sur le continent. La première fois que Fouzi Lakjaâ s'était montré en public devant les médias à la Tour Hassan de Rabat, alors qu'il était en campagne pour la présidence de la Fédération, on l'avait trouvé franchement démagogue, un tantinet maladroit et langue de bois, mais cette première fausse impression se dissipera peu à peu et l'expérience montrera que le bonhomme a du métier et surtout une vision car il sait où il va et où il veut arriver. Mais, Fouzi Lakjâa est un sacré chanceux car il a bénéficié d'une conjoncture des plus favorables et pas seulement le fait que l'inamovible président de la fédération algérienne n'ait pas été soutenu par son pays. En effet, le périple africain de Sa Majesté dans douze capitales africaines a déclenché une dynamique inespérée et ouvert des horizons qu'on croyait inaccessibles il y a peu et la candidature de Fouzi Lakjâa en a énormément profité. Et dire que notre pays était en disgrâce avec la CAF après avoir refusé d'organiser la CAN en 2015. Et dire qu'on croyait notre diplomatie moribonde et inefficace, mais voilà les nôtres ont prouvé que lorsqu'ils veulent bien s'en donner la peine, les moyens et la volonté des ambitions affichées, ils sont capables de réussir. La reconquête de l'Afrique en valait bien la chandelle. . Mais, maintenant, on attend la suite.