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OCP Policy Center : « Accumulation du capital et gains de productivité au Maroc »: Gourmande en capital, l'économie peine à dégager des gains de productivité
Malgré le processus renforcé de l'accumulation du capital, l'économie marocaine peine à amorcer des changements structurels de grande ampleur qui soient a même de générer des gains de productivité et d'entamer un processus de convergence avec la moyenne des pays émergents. C'est là un constat « alarmant et pressant » à partit duquel Taoufik Abbad, éconbomiste-chercheur, développe sa réflexion dans un ouvrage récemment publié par la Think thank marocain OCP center Policy sous le titre « Accumulation du capital et gains de productivité au Maroc » Ce constat, qui n'a cessé d'alimenter les débats jusqu'à aujourd'hui au sein de la classe politique et économique au Maroc, nous le trouvons, également, dans les conclusions qui ressortent des rapports des différents organismes internationaux (Fonds Monétaire International, Banque Mondiale et Banque Africaine de développement notamment), note M. Abbad. Basé sur une utilisation extensive de données statistiques, l'ouvrage envisage plusieurs angles d'analyse pour décrire les soubassements du processus d'accumulation du capital au Maroc et mettre en exergue les inhibiteurs chroniques qui brident le moteur de la destruction créatrice et condamnent la dynamique de la base productive aux affres d'une croissance relativement faible. Trois axes, distincts mais complémentaires, sont proposes ou la notion « gains de productivité », revenant de manière récurrente tout au long de ce travail, constitue le point commun et la clé de passage entre les différents angles d'analyse. Le premier axe d'analyse vise à appréhender, moyennant des approches non paramétriques, les spécificités et l'efficience du régime d'accumulation du capital au Maroc. Plusieurs enseignements en ressortent. « Nous relevons, tout d'abord, précise M. Abbad, que le processus d'accumulation s'est intensifié de manière importante, tout au long de cette dernière décennie, sans relèvement correspondant et proportionnel des gains de productivité. A noter, a cet égard, que plusieurs pays, ayant le même rythme d'évolution de l'intensité capitalistique que le Maroc, génèrent des gains de productivité qui dépassent largement ceux du Maroc. Les résultats ont montre que l'économie nationale se situe en dessous de la frontière d'efficience avec un score moyen de 76% contre 84% pour les pays de l'échantillon. Ce score signifie que le Maroc produit seulement 76% de l'output avec le même niveau d'input que ses comparateurs les plus efficients et qu'il a, de ce fait, une marge d'augmentation de son output de 24% pour le même niveau d'input. Egalement, l'économie marocaine devient de plus en plus gourmande en capital puisqu'il faut davantage de capital pour préserver le même niveau de création de la valeur ajoutée. Ainsi, il aura fallu une accélération du rythme de progression du stock de capital de 6,4% durant la période 2008-2014 pour réaliser une croissance économique de 4,2% l'an, alors qu'une accumulation de seulement 5,9% était suffisante entre 2001 et 2007 pour générer une croissance moyenne du PIB de 5,1%. Ajoute a cela, l'économie marocaine n'est pas parvenue a hisser le contenu en emplois de la croissance économique. Ce dernier a régresse de manière significative pour atteindre 16,2% entre 2008 et 2014 après avoir été a plus de 35% entre 2001 et 2007 et a plus de 70% en moyenne durant les quatre décennies antérieures. Puisant son dynamisme, principalement, de l'accumulation du capital avec des gains de productivité limités et un contenu en emplois de plus en plus faible, le régime de croissance marocain peut être qualifie d'extensif (processus par lequel la valorisation est assurée par une augmentation des facteurs de production) et non intensif (processus par lequel la croissance est tirée davantage par des gains de productivité importants). Au regard des expériences étrangères, il s'avère que les économise qui ont réussi a échapper a la trappe des revenus intermédiaires sont celles qui ont pu enclencher un processus au sein duquel les conditions de production sont systématiquement transformées de manière a impulser significativement les gains de productivité, tandis que les pays condamnes a cette trappe se caractérisent par une stagnation, voire une baisse de leur productivité globale des facteurs.