La croissance du PIB mondial demeure modérée. Celle-ci s'explique par l'atonie de la demande globale combinée à la faiblesse de la dynamique sous-jacente de l'offre, avec une croissance en berne de l'investissement, des échanges et de la productivité et un essoufflement des réformes. La mollesse de la demande intérieure des derniers mois dans les économies avancées, en particulier aux États-Unis, a accentué les pressions découlant du ralentissement de la croissance dans de nombreuses économies émergentes. Des mesures de relance aident à maintenir la demande en Chine, mais une récession profonde perdure au Brésil et en Russie. La croissance des échanges mondiaux est de nouveau faible cette année, puisqu'elle été très limitée voire nulle au premier trimestre, en particulier dans nombre d'économies asiatiques, ce qui est cohérent avec le tassement des carnets de commandes observé récemment dans les enquêtes sur l'activité mondiale. Quoique s'affermissant depuis peu, les prix des produits de base demeurent relativement bas, signe d'une offre en abondance et d'inquiétudes persistantes quant à la robustesse de la demande future. Le comportement des marchés de capitaux s'est amélioré après une période de très forte volatilité en début d'année. Néanmoins, la baisse des cours des actions et la hausse des taux de change effectifs, conjuguées dans le cas des États-Unis à un nouveau resserrement des conditions de crédit, signifie que les conditions financières globales dans les grandes économies demeurent généralement plus restrictives qu'au cours du second semestre de 2015, en dépit des mesures supplémentaires de relance monétaire prises dans la zone euro et au Japon. Seule l'hypothèse d'une reprise lente apparaît probable pour la croissance mondiale et les échanges tout au long du second trimestre de 2016 et jusqu'en 2017. - La croissance du PIB dans la zone OCDE devrait s'établir en moyenne juste en deçà de 2 % en 2016 et 2017, soit un niveau globalement conforme aux résultats des deux années précédentes. Des politiques macroéconomiques de soutien et la modicité des prix des produits de base devraient continuer d'étayer une reprise modeste dans les économies avancées, à condition que la progression des salaires et la croissance de l'investissement productif repartent à la hausse et que les marchés de capitaux ne soient pas à nouveau en proie à des tensions. Cela étant, la faiblesse de la demande extérieure en provenance des économies émergentes continuera de peser sur les économies avancées. - Aux États-Unis, la reprise, modeste, devrait se poursuivre avec la dissipation des forces contraires exercées par la solidité du dollar et le repli des investissements dans le secteur de l'énergie. Une reprise graduelle de la croissance des salaires devrait permettre de soutenir la croissance intérieure à mesure que le marché du travail approche le plein emploi, une faible amélioration de la croissance de la productivité limitant l'émergence de tensions sur le marché du travail. Au Japon, la croissance du PIB devrait rester modeste, l'apparition de tensions sur le marché du travail n'ayant qu'un effet limité sur - La croissance du PIB dans les pays non membres de l'OCDE devrait repartir à la hausse avec l'atténuation graduelle du net repli de l'activité dans les pays producteurs de produits de base, à condition que les prix de ces produits se stabilisent à leur niveau actuel. Toutefois, les économies de marché émergentes afficheront sans doute des résultats disparates compte tenu de la diversité de leur situation concernant le soutien des pouvoirs publics, l'impact de la baisse des prix des produits de base, le stade d'avancement dans l'adoption de réformes structurelles et l'ampleur des facteurs de vulnérabilité financière. La croissance du PIB en Chine devrait continuer de ralentir modérément jusqu'à environ 61⁄4 pour cent en 2017, avec le rééquilibrage de son économie du secteur manufacturier vers le secteur des services. Les dernières mesures budgétaires sont d'un soutien considérable pour la croissance grâce aux investissements dans les infrastructures et le secteur immobilier, mais elles ajoutent aussi à la difficulté de rééquilibrer en douceur l'activité et d'éviter les tensions financières. Compte tenu de cette faible croissance de la demande globale, seules quelques lentes améliorations supplémentaires sont anticipées s'agissant de la croissance de l'investissement et de la situation du marché du travail dans les économies avancées. - L'investissement productif dans les pays de l'OCDE devrait enregistrer une augmentation comprise entre 1⁄2 et 3⁄4 pour cent en 2016, la demande mondiale et la faiblesse des prix des produits de base pesant sur l'investissement dans de nombreux pays dont les États-Unis, le Canada et l'Australie, et le regain d'incertitude tempérant les dépenses à court terme au Royaume-Uni. Au fur et à mesure de la dissipation de ces facteurs et malgré le contexte d'une croissance de la demande mondiale toujours modérée, l'investissement productif dans les pays de l'OCDE pourrait enregistrer une augmentation progressive comprise entre 31⁄2 et 33⁄4 pour cent en 2017. - Le taux de chômage à l'échelle de la zone OCDE devrait refluer en deçà de 61⁄4 pour cent d'ici au second semestre de 2017, malgré des variations seulement mineures dans certaines des plus grandes économies désormais proches, ou même en deçà, du taux de chômage estimé soutenable à plus long terme, parmi lesquelles l'Allemagne, le Japon, le Royaume-Uni et les États-Unis (tableau 1.2). Le chômage reste beaucoup plus élevé globalement dans la zone euro, en particulier dans les pays les plus éprouvés par la crise et par l'assainissement de leurs finances publiques. Dans la majorité des pays, les mesures du sous-emploi de la main-d'oeuvre au sens large restent également élevées.