Le Danemark insiste sur la nécessité de prévenir la fraude aux fonds de l'Union européenne (UE) en réaction au rapport européen sur le détournement organisé de l'aide destinée aux camps de Tindouf au sud de l'Algérie. Interpellée par une ONG dano-marocaine sur ce scandale révélé par l'Office anti-fraude (OLAF), une responsable du ministère danois des Affaires étrangères a tenu à préciser que Copenhague soutient les recommandations du Parlement européen en vue de renforcer les contrôles sur le financement de l'aide humanitaire aux camps et assurer que l'assistance parvienne aux destinataires prévus. ''Du point de vue danois, l'accent doit être mis sur la prévention de la fraude aux fonds de l'UE. Le Danemark appuie ainsi les mesures de la Commission européenne'', a indiqué Mme Lene Aggernæs du département Action humanitaire, migration et société civile au sein du département des Affaires étrangères. Cette mise au point fait suite à l'interpellation du chef de la diplomatie danoise, Kristian Jensen, ainsi que du parlement du pays scandinave, par une ONG dano-marocaine au sujet du détournement de l'aide destinée aux camps de Tindouf et de l'urgence d'un recensement des populations retenues au sud de l'Algérie. ''En tant que citoyens et contribuables danois et européens, nous demandons des clarifications sur la position du gouvernement sur le détournement de l'aide humanitaire destinée aux camps de Tindouf en Algérie révélé dans le rapport de l'OLAF'', avait demandé le Conseil consultatif dano-marocain. Dans sa réponse écrite à la missive du président de cette ONG, Anouar Touimi, la responsable danoise a, par ailleurs, tenu à préciser que son pays ne fournissait aucune contribution directe aux populations sahraouies en Algérie. Le Danemark soutient les activités du Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR) de par le monde, à travers une contribution annuelle de 160 millions de couronnes (près de 30 millions de dollars), outre des engagements en cas de situations humanitaires d'urgence, a précisé la responsable. Le rapport de l'Office anti-fraude de l'UE met en lumière un détournement systématique d'une partie de l'aide humanitaire depuis plusieurs années, organisé par des dirigeants du polisario avec l'aide de certaines autorités algériennes. Ces révélations ont poussé un grand nombre d'hommes politiques et d'acteurs de la société civile en Europe et aux Etats-Unis à dénoncer ces dérapages et exiger le recensement des Sahraouis des camps de Tindouf pour bien quantifier leurs besoins et éviter une exploitation de leurs souffrances à des fins mercantiles ou politiques.