Le journal officiel de l'Union européenne (UE) a publié, fin mars dernier, le pourvoi en appel formé par le Conseil de l'UE contre l'arrêt du tribunal européen du 10 décembre 2015 sur l'accord agricole avec le Maroc. La publication de ce texte, visiblement choquant pour Alger, car il reprend la doctrine et la conviction des institutions européennes quant à la décision du tribunal et met à nu les allégations mensongères du polisario, a donné du job aux "spécialistes" du Maroc dans la presse algérienne qui ont en fait des tartines à longueur de colonnes, cachant mal des convoitises hégémoniques datant de l'ère Boumediene qui rêvait d'une Algérie jusqu'à la côte atlantique et d'un Maroc réduit et affaibli. Faire contester l'accord agricole Maroc-UE par le truchement de son pantin polisarien, payer les services d'avocats européens, mener un lobbying toxique auprès des institutions de l'UE et prétendre en même temps ne rien à voir avec cette affaire si ce n'est que défendre les intérêts d'un soi disant "peuple" opprimé et spolié de ses droits, ne relève-t-il pas de la manipulation de haut vol servant le vieux projet du régime d'El Mouradia de vouloir créer au Maghreb un Etat factice pour disposer d'un débouché sur l'océan atlantique ? Pour le Directeur général de l'observatoire d'études géopolitiques, Charles Saint-Prot, l'objectif essentiel du régime d'Alger a toujours été d'affaiblir le Maroc considéré comme "un concurrent régional". L'expert français relève que "l'Algérie a voulu couper le Maroc de sa dimension africaine en créant un Etat fantoche dans les provinces du sud. Cet Etat aurait eu pour vocation de s'intégrer à l'Algérie et lui donner un accès à l'Atlantique qui augmenterait sa puissance géostratégique". A cela, poursuit M. Saint Prot dans une déclaration à la MAP, "s'ajoutent de sombres raisons psychologiques et politiques touchant à la situation interne désastreuse de l'Algérie, à la corruption du régime et à l'esprit de complexe à l'égard de la plus vieille Nation de la région, le Royaume du Maroc". Le professeur Saint Prot a mis en garde contre "cette vision qui, de nos jours, est particulièrement dangereuse car elle nourrit l'insécurité et la déstabilisation régionale dont le polisario est l'un des responsables". Cet intérêt exagéré manifesté par Alger à l'endroit de cet accord agricole, somme toute, un détail dans l'arsenal juridique liant le Maroc et l'Union européenne, est donc une nouvelle manoeuvre visant à faire perdurer le conflit régional autour du Sahara marocain. Après avoir perdu la bataille politique engagée à coups de pétrodollars et devant les succès diplomatiques que le Maroc ne cesse de remporter, voilà que l'Algérie s'accroche à des arguties juridiques pour tenter d'impliquer l'UE dans un conflit qui relève de la compétence exclusive des Nations unies. L'universitaire Mohammed Benhammou, président du Centre marocain des études stratégiques (CMES) souligne à juste titre que le Maroc constitue 'une véritable obsession'' pour le régime algérien. Pour lui, l'Algérie n'appréhende son avenir qu'à travers une logique conflictuelle avec le Maroc et, du coup, "toute décision qui pourrait nuire aux intérêts du Royaume est à prendre". "L'agitation autour de l'accord agricole est une étape parmi d'autres que le régime algérien met à profit dans le cadre de sa croisade contre son voisin, le Maroc", a relevé l'expert marocain. "Ce que l'Algérie n'a pas encore admis comme réalité nouvelle dans un contexte régional complètement bouleversé, c'est qu'il n'y a plus place ni aux micro-Etats ni à son rêve d'Etat pivot", a-t-il martelé. Depuis le déclenchement de l'affaire du tribunal luxembourgeois, l'Algérie ne cesse de faire croire à une crise entre Rabat et Bruxelles. Par le biais de ses obligés notamment au Parlement européen, elle se livre, par polisario interposé, à une course effrénée dans le cadre de son activisme anti-marocain pour tenter de soutirer une position servant ses vils desseins. Inutile de lui rappeler que l'Europe continue sereinement de faire commerce avec le Maroc dans la plénitude de son territoire, considérant le Royaume comme un partenaire stratégique dans la région au regard de sa stabilité et de son ancrage démocratique. Le Maroc est également un allié fiable de l'UE dans la lutte antiterroriste et dans la problématique de la migration. L'Europe est bien au fait des manœuvres des séparatistes qui sont encadrés, financés et guidés dans l'arène diplomatique par le régime algérien qui a choisi de s'en prendre au Maroc pour détourner l'opinion locale des véritables problèmes qui rongent le pays. L'Europe sait aussi que l'Algérie pousse vers des options sécessionnistes suicidaires dans la région, en se liguant avec des organisations criminelles, des officines douteuses et des terroristes pour réaliser son projet hégémoniste. Une bataille sans issue. Une cause perdue ! * Directeur de l'Information de la MAP